Année politique Suisse 1992 : Bildung, Kultur und Medien / Bildung und Forschung / Enseignement secondaire supérieur
Pour ce qui concerne la maturité professionnelle, voir infra, Formation professionnelle.
Face à l'accroissement constant du nombre d'enseignements et aux progrès de la connaissance dans le domaine des branches étudiées, une réflexion globale sur la réforme de l'ordonnance sur la reconnaissance des certificats de maturités (ORM) s'était engagée ces dernières années. En 1992, le DFI et la Conférence des directeurs cantonaux de l'instruction publique (CDIP) ont mis en consultation un projet de révision de l'ORM; celle-ci fixe les conditions de reconnaissance des maturités délivrées par les cantons. Ce projet prévoit la disparition des différents types de maturité, la diminution du nombre de branches enseignées ainsi que la réduction à 12 ans de la durée des études jusqu'à la maturité. La nouvelle maturité devrait ainsi être composée de 5 disciplines obligatoires (langue maternelle, 2e langue nationale, mathématiques, histoire et science expérimentale) et 4 branches à option, parmi lesquelles une science naturelle ou humaine, une langue, un cours d'éducation artistique ou physique et une branche à choix. A cela s'ajoute la réalisation d'un travail interdisciplinaire (10e note de la maturité), ainsi que l'obligation de suivre pendant 2 ans un enseignement de la 3e langue nationale – l'italien pour les deux principales régions linguistiques –, mais sans examen. La proposition initiale de réforme de l'ORM de la commission fédérale des maturités (CFM), qui ne comprenait que 4 disciplines obligatoires, a subi deux modifications importantes: l'adjonction, sous la pression des milieux scientifiques, de l'enseignement obligatoire d'une science expérimentale et l'introduction de l'enseignement d'une 3e langue nationale, modification soutenue par le chef du DFI.
Les
objectifs de cette réforme sont de plusieurs ordres. Tout d'abord, elle vise à renforcer la responsabilisation des élèves par le choix de ses options et la réalisation d'un travail personnel. Ensuite, le décloisonnement des disciplines va dans le sens d'une plus grande interdisciplinarité qui devrait fournir aux élèves une formation générale de qualité avant de se spécialiser ultérieurement. Enfin, selon les auteurs de la réforme, ces différentes modifications ne devraient pas abaisser le niveau général des bacheliers. Même si une légère augmentation de leur nombre est prévue avec la nouvelle maturité, l'accès aux hautes écoles et à l'université devrait encore leur être garanti
[11].
Les propositions de réforme de l'ORM ont soulevé de
nombreuses critiques au sein des milieux concernés, les plus virulentes émanant des enseignants des branches scientifiques. Ces derniers ont reproché au projet de négliger les mathématiques et les sciences, ce qui engendrera des difficultés pour les étudiants durant les premières années académiques. D'autres craignent une baisse du niveau général des exigences de la maturité qui conduirait à une forte augmentation du nombre de bacheliers et par conséquent des étudiants dans les universités
[12].
La CDIP a publié un document présentant les différents plans d'études-cadres des gymnases qui pourraient s'inscrire dans les propositions de révision de l'ORM. Ce document, aucunement obligatoire, a été mis en consultation auprès des autorités cantonales et des associations d'enseignants et devrait être entériné en tant que recommandations de la CDIP. Il devrait servir de référence pour la reconnaissance des maturités, laquelle devrait être assurée conjointement par les cantons et la Confédération
[13].
Prenant en compte les objectifs de la réforme de la maturité, les autorités politiques de plusieurs cantons alémaniques ont abordé la question de la
réduction à 12 années de la durée des études jusqu'à la maturité. Le législatif bernois a ainsi décidé de réduire de 4 à 3 ans la durée de la formation gymnasiale. En première lecture, le Grand Conseil du canton de St. Gall a approuvé la réduction de 4 ans et demi à 4 ans de la durée du gymnase. Le Grand Conseil de Bâle-Campagne a adopté une motion demandant une réduction similaire. Cette question a également été abordée dans plusieurs autres cantons
[14].
[11] NQ, 19.1.92; JdG, 25.3.92; DP, 9.4.92; NZZ, 29.5.92; presse du 30.6.92; 24 Heures, 24.10.92 (interview du président de la CFM); presse du 12.2.92 (prise de position de la Conférence des recteurs des universités suisses, CRUS); presse du 9.3.92 (Société des étudiants suisses, SES). Au sujet des débats sur l'introduction de l'italien, voir infra, part. I, 8b (Das Verhältnis zwischen den Sprachregionen).
[12] 24 Heures, 1.10.92: NZZ, 8.10, 27.10, 26.11 et 4.12.92; NQ, 27.12.92.
[13] Presse du 26.2.92; JdG, 25.3.92 (présentation de la situation dans certains collèges genevois, où le système à options est déjà pratiqué dans le cadre des différents types de maturité).
[14] BE: TW, 14.3 et 20.3.92; BZ, 18.3 et 20.3.92. SG: SGT, 22.5.92; NZZ, 2.12.92. BS: BaZ, 28.4 et 10.6.92. ZH: TA, 12.6 et 25.9.92. GR: BüZ, 10.6.92. SH: SN, 14.3.92. Voir aussi infra, part. II, 6b.
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