Année politique Suisse 1993 : Infrastruktur und Lebensraum / Verkehr und Kommunikation / Chemins de fer
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Autres projets ferroviaires
Un groupe de travail mandaté par le DFTCE et dirigé par l'EPFL a présenté son étude préliminaire sur Swissmétro. Les conclusions du rapport montrent que le projet est techniquement réalisable. Les principaux obstacles à sa réalisation seraient donc politiques, mais surtout économiques: le tronçon Genève-Saint-Gall est devisé à 13 milliards de francs, la liaison Bâle-Bellinzone à 12 milliards. L'économie privée et la Confédération ont débloqué les fonds nécessaires à l'élaboration de l'étude principale. Par ailleurs, les CFF se sont intéressés de plus près au projet et ont décidé d'acquérir 5% du capital de la société Swissmétro S.A. [50].
L'avenir du chemin de fer du Seetal (AG-LU) a particulièrement préoccupé les parlementaires. En premier lieu, une motion de la commission des finances du Conseil national invita le Conseil fédéral à examiner le projet d'assainissement de cette ligne en vue de l'adapter aux contraintes de la politique financière de la Confédération. En second lieu, la commission des transports de la même chambre déposa une motion demandant la rénovation du tronçon dangereux Emmenbrücke-Hitzkirch, la présentation au parlement du rapport d'enquête commandé par le gouvernement sur la rénovation de la partie médiane de la ligne et, en cas de passage du train au bus dans le canton d'Argovie, que celui-ci ne soit pas défavorisé par rapport à une solution ayant maintenu le trafic ferroviaire. Dans l'ensemble, les députés ont adhéré aux explications du Conseil fédéral. Ce dernier a souligné que le chemin de fer du Seetal était aujourd'hui très ancien et qu'il était nécessaire de rénover cette ligne, en particulier les tronçons dangereux. Pour lui, il faut garantir le maintien du trafic ferroviaire, en tout cas dans la région lucernoise. Le passage du rail à la route sur le secteur médian du tronçon et dans le canton d'Argovie devrait dépendre des résultats de l'enquête. Le gouvernement a déclaré que toute rénovation devait veiller à ne pas occasionner des coûts trop élevés, et a jugé les projets d'assainissement des cantons trop onéreux. Le Conseil national rejeta le premier texte et transmit le second en partie en tant que postulat et en partie en tant que motion. Cette dernière fut également acceptée par le Conseil des Etats [51].
La direction des CFF a dégagé un crédit de plus de 23 millions de francs pour acquérir, de concert avec d'autres pays européens, sept rames Pendolino. Ces dernières devraient, dès 1995, garantir des liaisons quotidiennes entre Milan et la Suisse. En fin d'année, les CFF, le BLS et les chemins de fer italiens (FS) ont d'ailleurs créé une société de droit privé afin d'exploiter les liaisons Berne/Bâle-Milan et Genève/Lausanne-Milan [52].
 
[50] Suisse et NQ, 26.3 et 8.7.93; JdG, 8.7.93; presse des 22.12 et 29.12.93. Voir aussi APS 1988, p. 151 et 1991 p. 168.
[51] BO CN, 1993, p. 1481 ss.; BO CE, 1993, p. 939 ss.; NZZ, 18.8 et 8.9.93; Bund, 21.9.93; presse du 9.12.93. Par ailleurs, après avoir réévalué sa position, U. Giezendanner (pa, AG) retira sa motion qui demandait d'abandonner la voie du Seetal.
[52] Presse des 2.4 et 24.11.93; NZZ, 26.11.93. Le Pendolino est un train comportant des caissons inclinables dans les virages, ce qui permet des gains de temps substantiels.