Année politique Suisse 1993 : Bildung, Kultur und Medien / Bildung und Forschung
 
Ecoles obligatoires
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Modèles scolaires
Les citoyens du canton de Berne ont rejeté par 57,2% des voix l'initiative populaire pour l'introduction du modèle 5/4, lancée par un comité d'enseignants et soutenue par le PRD, les démocrates suisses et le parti des automobilistes. Le chef de l'instruction publique, le PS, les écologistes et l'UDC étaient opposés à cette initiative. L'adoption de celle-ci aurait remis en cause l'application du modèle 6/3 adopté par le peuple en 1990 et en voie de réalisation [2].
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Jardins d'enfants
Lors de l'assemblée de l'Association faîtière des jardins d'enfants de Suisse, les délégués se sont prononcés en faveur de l'introduction d'un article constitutionnel sur les jardins d'enfants. Selon elle, les changements de la structure familiale et les nouvelles exigences professionnelles nécessitent une extension des possibilités de prise en charge des jeunes enfants. Avec une telle modification de la constitution, les cantons seraient obligés d'intégrer les jardins d'enfants dans leur politique de formation [3].
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Enseignement de la seconde langue nationale
L'enseignement précoce du français dans les classes de 5e primaire a débuté à la rentrée scolaire dans une partie du canton de Schwytz. Dans les autres cantons de la Suisse centrale, l'introduction de ces cours est prévue pour l'année scolaire 1995/96 [4]. Comme Uri, le canton des Grisons a opté pour l'enseignement de l'italien comme seconde langue; ce sont les deux seuls cantons alémaniques à n'avoir pas choisi le français [5].
La commission de la science, de l'éducation et la culture du Conseil national s'est prononcée par 16 voix contre 3 en faveur d'une initiative parlementaire Robert (pe, BE) qui demande de promouvoir les cours bilingues [6].
Pour une présentation des projets d'écoles bilingues, voir infra, part. I, 8b (Verhältnis zwischen den Sprachregionen).
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Durée de l'école et horaires scolaires
Dans le demi-canton d'Appenzell-Rhôdes extérieures, le Grand Conseil a rejeté le projet du Conseil d'Etat d'introduire la semaine de cinq jours. A Glaris, la Landsgemeinde s'est également opposée à la proposition de l'exécutif cantonal de supprimer les cours du samedi. A Uri, les citoyens ont rejeté à une large majorité le projet du Conseil d'Etat de réduire à 4,5 jours la durée hebdomadaire de l'école primaire. Plusieurs communes avaient pourtant déjà expérimenté une telle solution ces dernières années. En revanche, le Conseil d'Etat des Grisons a décidé, après une année d'expériences concluantes, d'introduire définitivement la semaine de 5 jours dans tout le canton. Dans le canton de Zurich, le Conseil d'Etat a mis en consultation un projet de révision de la loi sur l'école prévoyant l'introduction du congé le samedi [7].
Le Conseil d'Etat de Schwytz a adopté un nouvel horaire pour les écoles primaires, dont l'objectif est de diminuer les heures de cours des élèves; il est notamment prévu d'accorder aux communes la possibilité d'introduire la semaine de 5 jours. Dans le canton de Lucerne, le Conseil d'Etat a mis en consultation un nouvel horaire pour les écoles primaires et les cycles d'orientation. Celui-ci a pour objectif de réduire le nombre d'heures d'enseignement hebdomadaires, de déléguer une partie des compétences du canton aux communes et de permettre une plus grande liberté pour les instituteurs dans l'élaboration des cours. De nombreuses critiques ont été émises; près de 60 000 personnes ont signé une pétition contre la réduction des heures de cours de travaux manuels, prévue par le nouvel horaire [8].
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Restrictions budgétaires et enseignants
Selon les chiffres cités par l'Association faîtière des enseignants et des enseignantes de Suisse, près de 1300 enseignants se trouvaient sans emploi au mois d'août; cela concernait surtout le personnel des écoles enfantine et primaire; les cantons romands et celui de Berne furent les plus touchés. L'accroissement du chômage parmi les enseignants est dû principalement aux restrictions budgétaires opérées par les cantons et à l'augmentation du nombre d'enseignants. Différentes mesures, telles que l'abaissement de l'âge de la retraite ou le recours plus fréquent au travail à temps partiel, ont été expérimentées dans certains cantons [9].
Les restrictions budgétaires des cantons dans le domaine de l'enseignement se sont traduites par une augmentation du nombre d'élèves par classe, par la suppression d'enseignements jugés peu importants, comme les branches artistiques ou les cours d'appui, par la diminution des salaires des enseignants, par le transfert de certaines charges vers les communes ou encore par la remise en cause du perfectionnement des enseignants. Dans la plupart des cantons, les associations d'enseignants ont vivement critiqué la réduction des budgets consacrés à l'éducation qui conduiraient, selon elles, à une dégradation des conditions d'enseignement. Elles ont également souligné que les nouvelles méthodes pédagogiques mises en oeuvre durant la dernière décennie n'étaient pas adaptées à des classes trop nombreuses [10].
Dans plusieurs cantons alémaniques, différentes propositions visant à introduire un salaire au mérite pour les enseignants sont en discussion. Un tel modèle de rémunération a pour objectif premier de motiver les enseignants et d'améliorer leurs qualifications. Schwytz a été le premier canton à adopter cette formule en 1991. Dans le canton de Berne, la nouvelle loi sur l'engagement des enseignants, adoptée par le Grand Conseil, prévoit également la possibilité d'introduire un salaire au mérite. A Bâle-campagne et Zurich, les associations d'enseignants se sont vivement opposées aux propositions d'instaurer un tel système en discussion au niveau du Conseil d'Etat. Une des principales critiques résidait dans le caractère arbitraire de l'évaluation des enseignants [11].
 
[2] BZ, 25.1, 5.2, 10.2, 16.2 et 17.2.93; Bund, 29.1, 30.1, 10.2, 13.2 et 17.2.93; TW, 2.2, 17.2 et 18.2.93; NZZ, 3.3.93; presse du 8.3.93; voir APS 1990, p. 250 et 1991, p. 259.
[3] Bund et NZZ, 29.11.93.
[4] LZ et LNN, 6.3 et 26.8.93; SN, 17.3.93.
[5] BüZ et CdT, 18.3.93; BüZ, 3.12.93.
[6] NZZ, 22.11.93; Délib. Ass. féd., 1993, V, p. 2.
[7] AR: SGT, 23.11 et 7.12.93. GL: NZZ, 25.2.93; presse du 3.5.93. UR: LZ, 9.2, 1.4 et 7.6.93; LNN, 1.4, 28.5 et 7.6.93. GR: BüZ, 30.6.93. ZH: TA et NZZ, 28.1.93; NZZ, 4.6.93. Cf. aussi Bund, 17.3.93.
[8] SZ: LZ, 2.4, 3.7 et 22.9.93; LNN, 2.4 et 18.6.93; TA, 24.5.93. LU: LNN, 16.3, 30.3, 30.4, 17.6, 18.6 et 29.9.93; LZ, 16.3, 30.3, 14.5, 27.5, 18.6 et 29.9.93.
[9] NQ, 19.3 et 25.8.93; TA, 27.3.93; NZZ, 31.7.93; 24 Heures, 4.8.93; BaZ, 2.9.93; presse du 16.12.93. GE: JdG, 27.8.93. VD: 24 Heures, 17.8 et 27.10.93. BE: Bund et BZ, 27.5.93; Bund, 20.10, 25.11 et 24.12.93. AG: LNN, 24.7.93.
[10] NQ, 5.5.93; JdG, 3.9.93; presse du 16.12.93. Situation dans les cantons: NE: Express, 16.8, 23.8 et 25.8.93. GE: JdG, 27.8.93. FR: Lib., 12.3, 7.4, 28.4, 21.8 et 30.12.93; NQ, 7.4.93. VD: 24 Heures, 4.8 et 13.8.93. AG: AT, 28.10.93. SO: SZ, 17.8 et 1.9.93. LU: LNN, 17.3, 26.3, 9.7 et 17.12.93 (lancement d'une initiative populaire pour limiter le nombre d'élèves par classe); LZ, 21.8 et 1.10.93. ZH: TA, 14.5.93; NZZ et TA, 18.6.93. SG: SGT, 13.3.93.
[11] SZ: BaZ, 22.1.93; LZ, 22.2.93; SN, 22.3.93. BE: BZ, 19.1 et 21.1.93; TW, 20.1.93. BL: BaZ, 19.3 et 10.7.93. ZH: NZZ, 19.2.93; TA, 11.3.93.