Année politique Suisse 1993 : Bildung, Kultur und Medien / Bildung und Forschung
Formation professionnelle
Le
nombre d'apprentis n'a cessé de diminuer ces dernières années; en 1992, les jeunes, en fin apprentissage, étaient 54 660, soit près de 7000 de moins qu'en 1989. Selon l'Office fédéral de la statistique, cette diminution ne s'explique pas uniquement par la récession, mais surtout par le fait que les jeunes terminant leur école obligatoire étaient moins nombreux que les années précédentes
[47].
La commission de la jeunesse de l'Union syndicale suisse (USS) a déposé à la Chancellerie fédérale une
pétition, signée par 37 000 personnes, demandant une revalorisation de la formation professionnelle. Six revendications sont formulées dans ce texte: réduction du nombre de professions spécialisées au profit d'une plus large formation générale de base, instauration de contrôles plus sévères des conditions d'apprentissage dans les entreprises, développement des écoles professionnelles supérieures, introduction d'un bonus à la formation sous la forme d'une année de perfectionnement obligatoire avant l'âge de trente ans, instauration d'un salaire minimum pour les apprentis afin de supprimer les salaires abusivement bas et fixation à 7 semaines de la durée minimale des vacances pour les moins de 20 ans
[48].
Sur la même question, le Conseil national a transmis un postulat Carobbio (ps, TI) qui demande au Conseil fédéral d'engager une
révision de la loi sur la formation professionnelle prenant en compte les demandes suivantes: introduction pour toutes les professions d'une formation générale de base d'au moins un an, réduction dit nombre de métiers spécialisés reconnus en regroupant en un seul apprentissage les professions apparentées et augmentation du nombre de semaines de vacances des apprentis
[49].
Grâce à l'entrée en vigueur de l'ordonnance sur les écoles professionnelles supérieures, qui fixe le cadre général des nouvelles maturités, et de celle sur les conditions d'admission aux écoles techniques supérieures, les premières classes préparant les apprentis à la maturité professionnelle technique ont pu débuter à l'automne dans la plupart des cantons
[50].
D'autres types de maturités professionnelles (commerciale, artistique et artisanale) étaient en voie d'élaboration ou ont été mis en consultation au cours de l'année
[51].
A côté de l'instauration de la maturité professionnelle, l'autre volet de la réforme de la formation professionnelle concerne la création de hautes écoles spécialisées (HES); un
projet de loi sur cette question a été mis en consultation par le Conseil fédéral. Son objectif principal est de revaloriser les écoles d'ingénieurs (ETS: environ 11 000 élèves actuellement), les écoles de cadres pour l'économie et l'administration (ESCEA: environ 2000) et les écoles supérieures des arts appliqués (environ 300) qui seront rassemblées sous le même sigle d'Hautes écoles spécialisées; cette réforme vise également à répondre à la demande croissante des entreprises en personnel qualifié. Les études dans les HES seront de niveau universitaire et dureront trois ans à plein temps ou plus si les enseignements sont suivis en cours d'emploi. Pour accéder aux HES, le postulant devra être titulaire d'une maturité professionnelle; d'autres voies d'accès seront toutefois maintenues. Ces changements devraient occasionner des frais supplémentaires estimés à 1,5 milliard de francs entre 1996 et 2003, dont 600 millions seront financés par la Confédération
[52].
Lors de la procédure de consultation, les premières prises de position furent plutôt positives. Toutefois, la plupart des gouvernements cantonaux ont demandé une contribution financière plus importante de la Confédération ainsi qu'un élargissement des compétences des cantons; d'autres ont souhaité que les nouvelles HES concernent également les formations dans les domaines de la santé, du social, de l'art et de la pédagogie notamment
[53].
Après le Conseil des Etats en 1992, le Conseil national a pris connaissance du rapport du Conseil fédéral sur les mesures spéciales de promotion des nouvelles technologies de fabrication intégrée par ordinateur (Programme d'action CIM)
[54].
Selon une
enquête de l'Office fédéral de la statistique, quelque deux millions de personnes, soit environ 40% de la population active, participent chaque année à des cours de formation continue. Il ressort de cette enquête que les personnes en cours d'emploi et les mieux formées suivent le plus fréquemment des compléments de formation, les personnes au chômage ou sans formation post-obligatoire y recourant nettement moins. Ainsi, plus de 50% des titulaires d'un diplôme universitaire, contre seulement 20% des personnes n'ayant suivi que l'école primaire, ont participé à des cours de perfectionnement professionnel. Le faible taux de participation des chômeurs s'expliquent surtout par le fait que la plupart des possibilités de perfectionnement sont offertes par les entreprises, mais également par une certaine inadaptation des programmes de formation continue pour les chômeurs. Les cours de langues (17%), d'informatique (13%) et dans le domaine de l'artisanat (13%) sont ceux qui ont connu le plus de succès
[55].
Le Conseil national a transmis comme postulat une motion Stamm (pdc, LU) qui priait le Conseil fédéral de
favoriser l'instauration d'une formation continue et d'un perfectionnement complets et reconnus des adultes. Plusieurs mesures concrètes en faveur des personnes ayant une famille à charge étaient également contenues dans la motion. La chambre basse a fait de même avec une motion Grossenbacher (pdc, SO) qui chargeait le gouvernement de sensibiliser les jeunes femmes en voie de formation professionnelle sur l'importance que revêtent une formation et un perfectionnement de qualité et de prendre des mesures pour faire augmenter la proportion de femmes suivant une formation dans une école professionnelle supérieure ainsi que dans les hautes écoles spécialisées dans le domaine technique
[56].
[49] BO CN, 1993, p. 1395 s.
[50] RO, 1993, p. 313 ss.; NZZ, 28.1 et 24.7.93; Suisse, 26.4.93; NQ, 2.7.93. Suisse centrale: LNN et LZ, 20.1.93. ZH: TA et DAZ, 28.4.93. NE: Express, 7.5 et 11.6.93. FR: Lib., 17.6.93. VD: 24 Heures et JdG, 2.7.93; NQ, 20.7.93. BE: Bund, 12.1 et 26.3.93; BZ, 26.3 et 25.9.93. JU: Dém., 6.2.93; QJ, 4.11.93. AG: AT, 1 1.3, 7.8 et 4.10.93. Voir APS 1992, p. 269.
[51] NZZ, 15.11 et 9.12.93; SHZ, 18.11.93.
[52] Presse des 19.2 et 13.5.93; DP, 23.9.93; NZZ, 3.1 1.93.
[53] BaZ, 16.7.93; BüZ, 31.8.93; SZ, 2.9.93; Bund, 20.9.93; TA, 4.10.93; NZZ, 8.10 et 3.11.93; LNN, 18.10.93.
[54] BO CN, 1993, p. 757 ss.; Bund et TA, 10.2.93; NZZ et TA, 30.6.93; voir également APS 1992, p. 269 s.
[56] BO CN, 1993, p. 1961 ss.
Copyright 2014 by Année politique suisse
Dieser Text wurde ab Papier eingescannt und kann daher Fehler enthalten.