Année politique Suisse 1994 : Allgemeine Chronik / Schweizerische Aussenpolitik
 
Commerce extérieur suisse
Pour le développement de l'économie mondiale et la situation conjoncturelle suisse, voir infra, part. I, 4a (Konjunkturlage).
Après plusieurs années de faiblesse persistante, une reprise conjoncturelle plus rapide que prévu a pu être constatée dans les pays industrialisés occidentaux, permettant au produit intérieur brut réel des pays de l'OCDE d'augmenter de 2,75%. C'est cependant dans des régions situées à la périphérie des pays industrialisés occidentaux que les forces de la croissance économique mondiale ont continué de se concentrer en 1994: s'ajoutant à la dynamique ininterrompue de la croissance dans le Sud-Est asiatique, l'essor de l'Amérique latine s'est affirmé.
En Suisse, la reprise de l'économie qui avait commencé au milieu 1993 s'est considérablement élargie et dynamisée en 1994. En raison d'un développement marqué des exportations et d'une augmentation des investissements, le produit intérieur brut réel a en effet augmenté d'environ 2,1%, après avoir enregistré des reculs de 0,3%, respectivement 0,9%, au cours des deux années précédentes. Malgré l'appréciation continue du cours du franc depuis le printemps 1992, l'économie d'exportation est parvenue à tirer largement parti de l'augmentation de la demande internationale, puisque le volume total des marchandises exportées a crû de 4,4% en 1994 par rapport à l'année précédente.
En 1994, l'évolution de la balance commerciale a été soumise à l'influence d'évolutions contradictoires des volumes et des prix. En conjonction avec la forte reprise de la demande intérieure, la croissance des volumes importés a été significativement supérieure à celle des exportations. A la tendance à la détérioration de la balance commerciale qui en est résultée s'est cependant opposée une amélioration des termes de l'échange: en raison de la fermeté du franc, les prix à l'importation se sont en effet tassés, alors que la valeur moyenne des exportations a comparativement bien résisté. La détérioration "cycliquement normale" de la balance commerciale n'a donc pas pu se manifester. Celle-ci a même affiché un excédent qui a atteint 3,2 milliards de francs. D'un ordre de grandeur de 24,8 milliards de francs, l'excédent de la balance des revenus est, pour sa part, demeuré en deçà de son niveau le plus élevé enregistré en 1993 (27,5 milliards de francs) [76].
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Exportations
Malgré une appréciation du franc suisse de plus en plus forte et un contexte international marqué par une forte concurrence, la croissance des exportations suisses a de nouveau dépassé les attentes. En 1994, celles-ci ont en effet crû de 4,4% en volume et de 3,5% en valeur nominale. Ce résultat, remarquable à plusieurs titres, constitue la preuve d'une capacité concurrentielle intacte de l'industrie suisse d'exportation en général.
Les résultats des exportations ont toutefois connu des différences conséquentes selon les branches économiques. Celles qui se sont le mieux comportées furent l'industrie des matières en plastique (+4,9% en valeur nominale par rapport à 1993), l'horlogerie (+4,8%), l'industrie chimique (+4,6%) ainsi que l'industrie des machines (+4,5%). Les exportations de l'industrie des métaux ont, pour leur part, progressé de 3,8%, alors que celles de l'industrie alimentaire et de l'industrie des instruments de précision ont respectivement augmenté de 2,7% et 2,4%. Le volume des exportations de l'industrie des textiles est, quant à lui, resté stable (+0,1%), tandis que celui de l'industrie de l'habillement a connu une baisse de 1,9%.
En raison de la synchronisation progressive de la conjoncture internationale, les différences entre les taux de croissance des exportations suisses en direction des pays industrialisés (+3,2%) d'une part, et des pays non-membres de l'OCDE (+4,8%), d'autre part, se sont réduites par rapport à 1993. Les points forts de l'expansion des exportations suisses ont été les pays émergents et en développement d'Asie du Sud-Est et d'Amérique latine ainsi que les pays industrialisés d'outre-mer et la Grande-Bretagne. Les livraisons vers la plupart des pays européens ont augmenté (UE: +3,1% et AELE: +1,2%), à l'exception de la Norvège (-7%), de l'Italie (-3,3%), de la Finlande (-0,6%) et des Pays-Bas (-0,2%). Au sujet des pays de l'OCDE non européens (+6,9%), les exportations vers les Etats-Unis (+6,4%), l'Australie (+11,3%) et le Japon (+10,2%) ont constitué les plus fortes hausses, alors que celles en direction du Canada ont diminué de 4,2%.
En ce qui concerne les pays extérieurs à l'OCDE - qui absorbent 21% du total des exportations suisses -, les livraisons vers l'Europe de l'Est ont globalement augmenté de 14,1%, les exportations suisses en direction de la CEI connaissant pour leur part une hausse de 28,4%. Parmi les pays non producteurs de pétrole (+11% d'exportations), la Corée du Sud (+50,8%) a connu la plus forte progression des importations suisses en 1994, devant le Brésil (+28,6%) et Hongkong (+14,3%). Les exportations vers la Chine ont en revanche enregistré une baisse de 11% après avoir connu une augmentation de 51,9% en 1993. C'est cependant avec les pays de l'OPEP que la baisse des exportations suisses a été la plus marquée (-18,7%) [77].
Par ailleurs, les Chambres fédérales ont décidé d'octroyer, pour la période de 1995 à 1998, un montant de 52 millions de francs au maximum à la continuation de l'aide financière accordée à l'Office suisse d'expansion commerciale (OSEC). De ce montant total, 40 millions seront affectés à l'OSEC, le solde étant destiné aux actions de promotion des exportations organisées par les chambres de commerce suisses à l'étranger et autres groupements à but non lucratif indépendants de l'OSEC. Après élimination des divergences, les propositions Büttiker (prd, SO) et Cavadini (prd, TI) visant à attribuer en outre un montant annuel d'un million de francs à l'OSEC pour assurer la participation de la Suisse au réseau des Euro Info Centres (EIC) ont été acceptées par le parlement [78].
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Importations
La croissance des importations suisses s'est avérée plus forte que prévu en 1994. Atteignant 9,5% en volume et 3,9% en valeur nominale, l'augmentation des achats helvétiques en provenance de l'étranger s'explique principalement par une forte poussée de la demande intérieure, particulièrement dans les domaines qui se caractérisent par une forte propension à importer: reconstitution de stocks, achats de biens d'équipement et consommation de biens durables. La forte croissance de la demande de produits semi-finis industriels et de biens intermédiaires s'est appliquée à une large palette de produits: métaux, produits chimiques, matières plastiques, etc. Les importations de biens d'investissement se sont étendues à un large éventail de secteurs allant des machines motrices à la plupart des catégories de machines pour la production, en particulier les machines et appareils destinés à l'industrie des services. Les importations de biens de consommation durables - notamment les voitures (+13,5% en nombre) - ont également fortement progressé.
Comme pour les exportations suisses, les différences entre les taux de croissance des importations provenant, d'un côté, des pays industrialisés (+3,5%) et, de l'autre, des pays non-membres de l'OCDE (+7,7%) se sont amenuisées par rapport à 1993. Les exportations européennes, que ce soit de l'UE (+4,1%) ou de l'AELE (+4,3%), ont sensiblement augmenté. Les importations suisses en provenance des pays de l'OCDE non européens ont, en revanche, légèrement diminué (-1,1), les exportations japonaises connaissant une baisse de 10,7%, alors que celles du Mexique ont parallèlement augmenté de 38,8%. En ce qui concerne les pays non-membres de l'OCDE (+7,7% d'importations) - dont les biens exportés représentent 9,1% du total des produits importés en Suisse - les importations en provenance des pays d'Europe de l'Est (+16,4%) et des pays de l'OPEP (+12,8%) ont connu la plus forte hausse. Quant aux exportations des pays non producteurs de pétrole et de la Chine, elles ont connu des augmentations de 5,5% et 6,5% [79].
 
[76] FF, 1995, II, p. 1 ss.; SNB, Geschäftsbericht 1994, 87/1994, p. 27 ss.; cf. Lit. Brodmann; voir aussi APS 1993, p. 74 ss.76
[77] FF, 1995, II, p. 1 ss.; cf Lit. Brodmann.77
[78] FF, 1994, II, p. 737 ss.; BO CE, 1994, p. 678 ss. et 1276; BO CN, 1994, p. 2097 ss. et 2382; FF, 1995, I, p. 13. Alors que l'aide financière, forfaitaire jusqu'ici, était accordée à l'OSEC pour un mandat global, il est à relever que la Confédération entend désormais l'allouer pour des tâches spécifiques. Pour les EIC, voir aussi infra, part. I, 4a (Strukturpolitik).78
[79] FF, 1995, II, p. 1 ss.; cf Lit. Brodmann.79