Année politique Suisse 1996 : Infrastruktur und Lebensraum / Verkehr und Kommunikation / Politique des transports
Au mois de mars, le peuple et les cantons étaient appelés à se prononcer sur une mesure d'économies impliquant une modification constitutionnelle. Il leur était en effet proposé d'abroger la disposition relative à la participation financière de la Confédération à l'aménagement des places de parc auprès des gares. L'économie réalisée par une telle mesure se chiffrait à quelque 20 millions de francs. A la suite d'une campagne et d'un vote ne mobilisant que très peu les citoyens,
le souverain a accepté relativement facilement la modification proposée par 56% de oui et 11 6/2 cantons. Les cantons les plus favorables à cette mesure d'économies furent les cantons de Zurich, Berne, Bâle-Ville et Lucerne. Il est à relever que parmi les cantons rejetant l'abrogation constitutionnelle se trouvaient tous les cantons romands, à l'exception de celui de Genève
[11].
Suppression des contributions fédérales aux places de stationnement près des gares
Votation du 10 mars 1996
Participation: 31.0%
Oui: 741 219 (53,9%) / 11 6/2 cantons
Non: 632 792 (46,1%) / 9 cantons
Mots d'ordre:
- Oui: PRD (5*), PDC (6*), UDC (3*), PL (2*), PE (2*), AdI, PdT, PdL (1*), DS (2*), PEP; Vorort, USAM, USS, ATE.
- Non: PdT; Union des villes de Suisse, Union des transports publics, Litra, TCS, ACS, FRS.
- Liberté de vote: PS (2*)
*
Recommandations différentes des partis cantonaux
Lors de la campagne, les partisans de l'abrogation de la disposition - à savoir la quasi-totalité des partis politiques et l'ensemble des milieux économiques - ont principalement fait valoir que la construction de places de parc auprès des gares ferroviaires n'était plus, pour des raisons de rigueur budgétaire, une priorité pour la Confédération, qui devait se concentrer désormais sur ses tâches principales. Il fut également relevé que le but recherché par la disposition en question avait été en grande partie atteint puisque quelque 7800 places avaient été ainsi créées.
Les
opposants - les associations de défense des transports publics ainsi que le TCS et l'ACS - ont pour leur part argué que la disparition des subsides fédéraux porterait un coup sans doute fatal au développement de nouveaux parkings à proximité des gares et prétériterait de ce fait la politique de transfert du trafic de la route au rail. Cette conséquence néfaste pour l'environnement était par ailleurs d'autant plus inacceptable que l'économie réalisée était bien relative en regard du déficit de la Confédération
[12].
L'
analyse VOX a relevé qu'à l'origine du comportement de vote des citoyens favorables à la modification constitutionnelle figurait avant tout le souci de ménager les finances fédérales. Parmi les opposants, des raisons liées à la promotion des transports publics, ainsi que, subsidiairement, la crainte que les communes ne voient leur budget alourdi, ont été les éléments déterminant le refus. En ce qui concerne le lien entre comportement de vote et affinités partisanes, il est à souligner que seuls les électeurs proches du PDC n'ont pas voté conformément aux recommandations de leur parti. Les sympathisants socialistes ont pour leur part rejoint majoritairement le camp des partisans
[13].
La Poste a fait part de son intention de supprimer un certain nombre de
lignes autopostales, dont le réseau engendre chaque année des déficits importants. Ceux-ci ne pourront en effet plus être couverts par les bénéfices des Télécom lorsque - tel que le prévoit la réforme des PTT en voie d'être adoptée par le parlement - les secteurs de la poste et des télécommunications seront séparés. A titre de mesure alternative à ces suppressions de lignes, les abonnements général et demi-tarif des CFF pourraient ne plus être valables sur le réseau des cars postaux. La direction pourrait également demander aux cantons de participer de manière plus importante à la couverture du déficit, ainsi que les oblige la nouvelle loi sur les chemins de fer
[14].
[11]
FF, 1996, II, p. 1038 ss.; presse du 11.3.96. Voir également
APS 1995, p. 173.11
[12]
TW, 9.2.96;
TA, 12.2.96;
NQ, 19.2.96;
QJ, 4.3.96.12
[13] M. Delgrande / W. Linder,
Analyse des votations fédérales du 10 mars 1996, Vox No 58, Berne 1996.13
[14]
24 Heures, 8.10.96;
Express, 15.10.96.14
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