Année politique Suisse 1996 : Infrastruktur und Lebensraum / Verkehr und Kommunikation / Chemins de fer
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Personnel
Au mois de juin, la direction générale des CFF a annoncé son intention de réduire, dès 1997, de manière linéaire le salaire du personnel de 2% - voire 4% pour les cadres supérieurs - ainsi que de supprimer l'allocation de renchérissement. Selon les dirigeants de la régie, de telles mesures étaient nécessaires si l'on entendait éviter la suppression d'un nombre important de postes de travail. Réagissant de manière très vive à ces décisions, le Syndicat du personnel des transports (SEV) a déclaré que les employés des CFF n'avaient pas à payer pour les erreurs commises par la direction dans la gestion de l'entreprise. Selon le SEV, le redressement des finances de la régie passait plutôt par des mesures à même de séduire une plus ample clientèle (abaissement du prix de l'abonnement demi-tarif, réduction à 3% de la TVA). Tenant à exprimer l'intensité de son opposition à ces baisses de salaire, le syndicat cheminot a organisé en août une vaste manifestation réunissant quelque 7000 employés des CFF sur la Place fédérale [44].
Tenu d'avaliser les propositions de la direction, le Conseil fédéral a donné, dans un premier temps, son accord à une baisse des salaires, réduite toutefois à 1,5%. Dans un second temps, sur proposition du conseil d'administration de la régie, le gouvernement a cependant renoncé à des baisses linéaires. Maintenant la réduction de 50 millions de francs de la masse salariale, il a préféré principalement diminuer de 50 et 10% respectivement les augmentations consécutives à une promotion et les indemnités pour résidence, cette dernière mesure ne s'appliquant pas aux salaires les plus bas. Lors de la discussion du budget 1997 des CFF, le parlement a adopté ces mesures, non sans quelques difficultés (voir infra). Non content du nouveau plan d'économies, le syndicat cheminot a dénoncé ce qui à ses yeux restait un démantèlement inacceptable des salaires. Envisageant de brandir, voire d'utiliser, l'arme de la grève, le SEV n'a en revanche pas obtenu le soutien nécessaire de la part de ses membres: bien que plus de 80% des votants aient donné leur accord pour la grève, la majorité requise - à savoir les deux tiers des ayants droit - n'a pu être atteinte puisque seuls 59% des membres du syndicat ont participé au scrutin [45].
 
[44] Presse des 22.6, 24.6, 28.6 et 9.8.96.44
[45] Presse des 22.8, 25.10 et 31.10.96; 24 Heures, 8.11, 13.11, 4.12 et 14.12.96. A l'instigation des syndicats de la fonction publique, une seconde manifestation a eu lieu en octobre à Berne pour protester contre les baisses de salaires envisagées au sein de la Confédération: cf. également supra, part. I, 1b (Politische Manifestationen).45