Année politique Suisse 1996 : Infrastruktur und Lebensraum / Verkehr und Kommunikation / Chemins de fer
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Cargo Domicile
Les CFF ont vendu leur part (76%) du capital-actions de la société de transports Cargo Domicile à trois gros transporteurs routiers alémaniques, associés au sein du groupe Transvision. Cette décision de privatiser totalement la société a été justifiée par la direction des CFF eu égard aux pertes que celle-ci n'avait cessé de connaître [52].
La gestion de Cargo Domicile depuis sa privatisation partielle en 1995 a par ailleurs fait l'objet d'une enquête de la part d'un groupe de travail composé de membres des commissions des finances et de gestion du parlement. Soulignant les multiples erreurs de gestion à l'origine de la débâcle, les parlementaires ont notamment dénoncé l'absence de coordination dans l'entreprise entre les différentes sociétés régionales de transports, lesquelles poursuivaient leur propres affaires à leur guise et paralysaient par des conflits d'intérêts le bon fonctionnement de l'entreprise. L'enquête a également révélé qu'un nouveau service informatique avait été introduit avant même que les employés y fussent initiés, manquement qui a créé une situation chaotique à l'origine de la rupture du lien de confiance avec une grande partie de la clientèle. Selon le groupe de travail, le principal responsable de cette situation qui a coûté de janvier 1995 à août 1996 quelque 113 millions de francs à la Confédération est sans aucun doute l'actuel directeur général des CFF, H. P. Fagagnini. Siégeant simultanément dans trois sociétés possédant des intérêts dans Cargo Domicile, ce dernier n'aurait pas effectué sa tâche avec le soin et la loyauté requis. Les parlementaires ont par ailleurs également critiqué la vente à Transvision, l'estimant précipitée eu égard aux prévisions qui font état que Cargo Domicile devrait rentrer dans les chiffres noirs en 1998 [53].
 
[52] Presse des 10.5, 17.5, 1.7, 27.7, 27.8 et 31.8.96.52
[53] Presse du 19.9.96. Suivant une recommandation du groupe de travail parlementaire, le chef du DFTCE a ordonné l'ouverture d'une enquête administrative à l'encontre de H. P. Fagagnini: JdG et NZZ, 20.9.96.53