En fin d'année,
le Conseil fédéral a finalement
décidé de confier la réalisation du nouveau système de surveillance aérienne (Florako)
à un consortium composé de l'entreprise américaine Hughes et du groupe français Thomson. Cette décision est intervenue après qu'il eut été demandé, au mois de juin, aux deux concurrents de présenter, outre leur offre respective, un projet conjoint. Selon de nombreux commentateurs, des considérations éminemment politiques ne furent pas étrangères à cet épilogue. Les pressions de la France - Paris faisant savoir que son soutien dans les négociations bilatérales avec l'UE dépendait grandement de l'issue donnée à cette question - n'auraient notamment pas été vaines. L'affaire des fonds en déshérence - 74 parlementaires ayant signé une interpellation du radical Tschuppert (LU) demandant au gouvernement de réexaminer sa politique d'achat d'armement auprès de firmes américaines - aurait elle aussi contribué à faire pencher la balance en faveur d'une solution ménageant les intérêts français
[26]. Justifiant sa décision, le Conseil fédéral a pour sa part souligné que l'offre commune permettrait aux deux entreprises de se répartir les différents aspects du projet selon les domaines où elles excellent. La première partie de l'acquisition porte sur un montant de 482 millions de francs et sera inscrite au programme d'armement de 1998. La deuxième tranche, d'une valeur de 250 millions, sera soumise ultérieurement à l'approbation du parlement. Deux entreprises suisses (Siemens Suisse et Oerlikon-Contraves) devraient bénéficier, en tant que sous-traitants, de 30 à 35% des commandes
[27].
[27] Presse des 15.4, 21.6 et 16.12.97;
NQ, 2.7 et 23.10.97. Voir également
APS 1996, p. 102.27