Année politique Suisse 1999 : Allgemeine Chronik / Schweizerische Aussenpolitik
 
Politique économique extérieure
Afin de mieux les intégrer dans l’économie mondiale, le Conseil fédéral a décidé de soutenir davantage les importations en provenance des pays en voie de développement. Celles-ci représentent environ 6% du total des importations suisses (en valeur). Pour ce faire, le gouvernement va augmenter son aide dans ce domaine à 26 millions de francs pour une période de 4 ans. C’est l’Office suisse d’expansion commerciale (OSEC) qui a été mandaté pour mener ce programme de promotion des importations de trente pays. Le Vietnam, le Pérou, le Ghana, le Nigeria, la Bulgarie et la Roumanie ont été désignés pays de concentration pour cette action [68].
Selon un rapport du World Economic Forum, la Suisse a gagné deux rangs au classement des pays les plus compétitifs au monde. Elle pointe en 1999 à la sixième place, derrière Singapour, les Etats-Unis, HongKong, Taiwan et le Canada et devant le Luxembourg, le Royaume-Uni, les Pays-bas et l’Irlande [69].
Une étude du Fonds national de la recherche scientifique (FNRS) a démontré que la conclusion d’accords de libre-échange avec des états non-européens n’était pas une alternative sérieuse à l’intégration de la Suisse dans l’Europe et notamment l’UE. Selon cette étude, l’importance économique de tels accords ne doit pas être surestimée et les principaux partenaires commerciaux de la Suisse continueront d’être ses voisins du vieux continent. Une adhésion à l’ALENA (Amérique du Nord et Mexique) ou un accord de libre-échange avec les Etats-Unis n’aurait que des effets marginaux [70].
L’Office des affaires économiques extérieures (OFAEE) a organisé une conférence d’experts à Interlaken à laquelle ont participé des centaines de spécialistes du monde entier ainsi que des représentants des Nations Unies et de l’UE. Les discussions ont porté sur un nouveau système de sanctions internationales qui touchent directement les personnes au pouvoir et non pas la population dans son ensemble [71].
Un accord commercial avec la Géorgie a été signé à Berne par Pascal Couchepin et son homologue géorgien Tamar Beruchashvili. Il fixe les plus importants principes de l’OMC comme base d’échange entre les deux parties [72].
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Garantie contre les risques à l’exportation
Pour la cinquième année consécutive, la Garantie pour les risques à l’exportation (GRE) a bouclé ses comptes sur un solde positif. Elle a donc pu rétrocéder 220 millions de francs à la Confédération, ce qui porte le total de ses remboursements à 908 millions. Le solde de l’avance consentie est encore de 677 millions. En raison des grands projets menés essentiellement en Chine, en Algérie, en Iran et au Mexique, ainsi que dans une moindre mesure en Inde et en Turquie, la demande de nouvelles garanties a augmenté de 12% par rapport à 1998. Les indemnités versées aux exportateurs ont crû pendant cette période en raison des difficultés de paiement de l’Indonésie et du Pakistan. On soulignera également que l’harmonisation effectuée dans le cadre de l’OCDE (uniformisation des primes en fonction du pays importateur) assure désormais aux exportateurs les mêmes conditions de soutien étatique [73].
Le groupe ABB a obtenu une nouvelle garantie contre les risques à l’exportation de 112 millions pour une troisième étape de travaux destinés au projet de barrage des Trois Gorges en Chine. Malgré les protestations des ONG, le Seco a accordé cette garantie en arguant qu’il ne s’agissait pas d’un nouveau projet, mais d’un complément à une réalisation antérieure [74].
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Exportation de matériel de guerre et d’armes
La Suisse a organisé à Genève une rencontre internationale d’experts de l’ONU et des ONG pour discuter de la lutte contre le trafic des armes légères dans le monde. Plusieurs centaines de millions de fusils, grenades, pistolets ou mitraillettes circulent actuellement sur la planète, causant près de 90% des victimes dans les conflits. Lors de cette réunion, la Suisse a notamment proposé d’instaurer un système de marquage et d’enregistrement des armes légères associé à une interdiction d’importer ou d’exporter des armes non marquées [75].
 
[68] Presse du 11.5.99.68
[69] LT, 14.7.99.69
[70] 24h, 28.6.99.70
[71] Lib., 30.3.99.71
[72] NZZ, 16.3.99.72
[73] FF, 2000, p. 1364.73
[74] LT, 13.4.99; NZZ, 21.9.99.74
[75] Lib., 11.2.99.75