Année politique Suisse 1999 : Wirtschaft / Landwirtschaft / Politique des revenus
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Revenu paysan
Lors de l’année 1998, les revenus des agriculteurs suisses ont diminué de 10% pour se stabiliser au niveau moyen des cinq dernières années. Selon l’Office fédéral de l'agriculture, la baisse a été principalement due à la situation tendue sur le marché du porc et aux exigences plus élevées dans l’alimentation de ces animaux. Dans les régions de plaine, le revenu moyen par unité de main-d’œuvre était de 50'000 francs et de 34'000 francs dans les régions de montagne. Le revenu net de l’activité agricole pour l’ensemble de la main-d’œuvre familiale de la Suisse reste stable à 2,9 milliards de francs. Par ailleurs, une étude a démontré que les agriculteurs suisses travaillent en moyenne 55,5 heures par semaine, soit quelques douze heures de plus que la moyenne européenne [17].
Le peuple suisse a accepté une révision de la Loi fédérale sur l'aménagement du territoire (LAT) (voir infra, part I, 6c, Raumplanung). Grâce à cette modification, les exploitations agricoles devraient désormais avoir plus de facilité dans leurs tentatives de diversification (par exemple : tourisme rural, construction de serres maraîchères ou vente en gros). Les milieux de l’environnement qui étaient opposés à cette loi ont demandé une application restrictive. Un projet de l’administration fédérale allant dans ce sens a fait bondir les défenseurs de la cause paysanne. Selon le texte, seules les petites exploitations auraient droit à ces activités accessoires qui ne devraient pas dépasser 25 à 35% du revenu. A ce sujet, la députée fribourgeoise Meyer-Kaelin (pdc) a proposé avec succès par voie de postulat d’introduire dans cette ordonnance un article encourageant et facilitant les activités annexes des agriculteurs dans le tourisme rural [18].
Les ouvriers agricoles réalisent en moyenne 60 à 65 heures de travail par semaine pour un salaire de 2520 francs a révélé dans un rapport le Syndicat industrie et bâtiment (SIB). Selon l’enquête du syndicat réalisée dans sept cantons suisses, de nombreux abus ont été constatés. Le SIB a réclamé notamment un salaire de 3000 francs pour 45 heures hebdomadaires au maximum, de meilleures conditions d’hébergement et des mesures de protection de la santé. Au lendemain de la diffusion de cette information, l’Union suisse des paysans (USP) a campé sur ses positions et a exclu toute augmentation de salaire pour ces ouvriers, rappelant au passage que les bas revenus des employés étaient en rapport direct avec les problèmes financiers des exploitations. L’USP a précisé que les paysans n’étaient simplement pas en mesure d’accorder de meilleurs salaires à leurs employés [19].
 
[17] SN, 9.4.99 et communiqué de presse de l’OFAG du 30.3.99 (revenu); SN, 5.3.99 (temps de travail).17
[18] BO CN, 1999, p. 2672; LT, 20.5.99; Lib., 5.7 et 6.10.99 (ordonnance et Meyer).18
[19] Lib., 16.11.99 (enquête); LT, 17.11.99 (réaction de l’USP).19