Année politique Suisse 2000 : Allgemeine Chronik / Landesverteidigung / Défense nationale et société
Sur la demande des autorités grisonnes,
la Confédération a dépêché septante soldats professionnels à Davos, afin de renforcer les rangs de la police cantonale durant le Forum économique annuel. Le contingent de garde-fortifications a été affecté tout particulièrement au contrôle des installations électriques. Equipés de spray, de «bâtons tactiques», de pistolets-mitrailleurs et de gilets pare-balles, les soldats ne devaient cependant pas entraver «l’esprit» de la rencontre internationale, aux dires des organisateurs. Les troupes ont aussi été mises à contribution pour des opérations de déblayages d’arbres suite aux dégâts de l’ouragan «Lothar». Deux bataillons du génie sont intervenus dans les cantons de Lucerne, Berne, Jura, Fribourg et Argovie durant le premier semestre de l’année. Comme rien ne se perd, le bois récupéré a été utilisé pour la fabrication de pieux en vue d’Expo 2002, dont le chantier a mobilisé à Yverdon plusieurs troupes du génie, pour une économie de l’ordre de 1,5 millions de francs
[8].
Dans un congrès à Zurich,
le divisionnaire Hans-Ulrich Solenthaler a tiré un bilan mitigé des modes d’engagement de l’armée. Il a principalement déploré la nature civile des engagements militaires, comme les missions d’encadrements de réfugiés ou la surveillance de bâtiments internationaux, tâches dévolues selon lui à la police. Pareillement, dans une interview, le directeur de l’Union patronale suisse Peter Hasler s’est élevé contre l’ingérence du militaire dans des opérations comme le déblayage des forêts, l’organisation de manifestation sportives ou la garde des ambassades. Doublement handicapant selon lui, cet état de fait retire des mandats aux entreprises privées tout en privant une partie de l’économie suisse de son personnel
[9].
Dans le même esprit, le parlementaire Alexander Baumann (udc, TG) a, par le biais d’une motion, exigé des mesures afin de
garantir plus efficacement la sécurité aux frontières et d’éviter que l’armée ne doive par trop intervenir dans des affaires de compétence cantonale. La motion n’a pas été suivie par la Chambre du peuple qui l’a rejetée par 65 voix contre 56. A cette occasion, le Conseil fédéral a annoncé qu’il allait examiner la création d’une unité mobile composée d’une centaine de garde-frontières et de garde-fortifications. D’ici 2002, ce corps national pourrait prêter main forte aux cantons, principalement dans le cadre de la sécurité et du contrôle des frontières, mais aussi en vue de la protection de bâtiments et de personnes. Par le biais d’un postulat, Alexander Baumann est revenu à l’assaut pour demander que le Corps de garde-frontières actuel bénéficie de nouvelles conditions de travail, notamment par l’adaptation de son effectif et des salaires au regard des tâches imparties. Ce postulat a été accepté par le Conseil fédéral et transmis par la Chambre basse
[10].
[8]
TG, 22.3.00 (Lothar);
Lib., 16.8.00 (Expo 02);
LT, 19.1.00 (Davos).8
[10]
TG, 18.2.00 (divisionnaire);
BO CN, 2000, p. 1144 ss. (motion Baumann);
BO CN, 2000, p. 1603 (postulat Baumann).10
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