Année politique Suisse 2002 : Allgemeine Chronik / Schweizerische Aussenpolitik / Principes directeurs
L’ambassadeur en Allemagne,
Thomas Borer, a finalement démissionné suite à son rappel à la centrale. Il a été prié de rentrer à Berne en raison de sa gestion de la crise consécutive à des révélations du Sonntagsblick qui lui prêtait une liaison extraconjugale. Son refus de venir s’expliquer à Berne et d’envisager une nouvelle affectation ont poussé le chef du département à lui signifier son rappel. N’acceptant pas sa mutation, il a démissionné. Bien que critiqué par l’UDC, le Conseil fédéral, et plus particulièrement Joseph Deiss, a reçu le soutien de la CPE du Conseil national. Elle a estimé que le rappel de l’ambassadeur était justifié. Au-delà des derniers événements, c’est le comportement général de Thomas Borer, déjà remis à l’ordre l’an dernier, qui a été stigmatisé. Ce dernier aurait notamment critiqué ouvertement la stratégie du gouvernement dans sa négociation de l’accord aérien avec l’Allemagne.
[2].
Dans le courant de l’été que le ministère des affaires étrangères a été secoué par un nouveau scandale.
L’ambassadeur au Luxembourg, Peter Friedrich, a été mis en détention préventive à Berne, soupçonné de blanchiment d’argent dans le cadre de transactions privées. Alerté par une banque du Grand Duché, le Ministère public de la Confédération s’était décidé à ouvrir une enquête. Suspendu dans un premier temps, il a finalement quitté les services diplomatiques d’un commun accord avec son employeur en prenant sa retraite anticipée. Il a été inculpé pour blanchiment et faux dans les titres. Tirant les premières conclusions de cette affaire, Joseph Deiss a rappelé à ses collaborateurs, lors de la traditionnelle conférence des ambassadeurs, la nécessité d’un renforcement des dispositions légales concernant leurs activités annexes. La CPE a par ailleurs déposé une motion priant le gouvernement de proposer des modifications légales allant dans le sens d’une interdiction de l’exercice d’activités lucratives par les diplomates
[3].
Sans lien direct avec les dysfonctionnements avenus durant l’année sous revue, la Commission de gestion du Conseil national a publié un rapport intitulé :
Politique du personnel de carrière et organisation du service extérieur au Département fédéral des affaires étrangères. Le texte propose de nombreux changements quant aux procédures de recrutement des diplomates et juge important de l’élargir en diversifiant les filières et en faisant appel à des personnes extérieures
[4].
L’image de la Suisse en Russie a été négativement affectée par la gestion indélicate de la catastrophe aérienne d’Überlingen. Les détails de ces événements sont traités dans la partie consacrée aux relations bilatérales avec la Russie.
[2] Les détails concernant le déroulement de l’affaire et ses implications médiatiques sont traités dans la partie I, 8c (Presse); presse du 11.4.02 (rappel);
LT, 15.4.02 et
AZ, 18.4.02 notamment (critique de l’UDC contre Joseph Deiss); interpellation du groupe udc (objet no 02.3187) intitulée : Direction du DFAE. Dysfonctionnements manifestes. Sa discussion a été renvoyé en fin d’année (
BO CN, 2002, p.1695 ss.); presse du 29.4 (démission) et du 30.4.02 (soutien de la CPE-CN). Pour la polémique concernant des photos de l’épouse de l’ambassadeur voir
APS 2001, p. 61.
[3] Presse des 12.7, 17.7 et 22.8.02; presse du 20.8.02 (Deiss face aux ambassadeurs). Motion de la CPE-CN : objet no 02.3388 pas encore traité en plénum en fin d’année.
[4] Rapport du 22 août 2002 publié par la Commission de gestion; presse du 24.8.02.
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