Année politique Suisse 2003 : Grundlagen der Staatsordnung / Wahlen / Elections fédérales
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Candidats et listes
Le nombre de candidats pour les élections au Conseil national s’élevait à 2836 répartis sur 262 listes, soit neuf candidats et six listes de moins qu’en 1999. C’est la première fois depuis les années septante que le nombre de prétendants était en baisse. La proportion de femmes était proche de celle des dernières élections à environ 35%. Les partis de gauche se situaient en dessus de la moyenne avec les écologistes, qui ont présenté 50,2% de femmes, et les socialistes, 48,3%. Pour leur part, les radicaux (35,2%), les démocrates-chrétiens (27,3%) et les démocrates du centre (20%) n’atteignaient pas la moyenne nationale. Dans les deux Appenzell, Obwald, Nidwald, Glaris et Uri, il n’y avait pas de listes de candidats car l’unique siège est attribué selon le système majoritaire. Le parti radical a présenté plus de candidats qu’en 1999, passant de 355 à 420. L’UDC (383, 1999 :332) et les Verts (291, 1999 :188) ont fait de même, alors que le PS et le PDC ont connu peu de changements. L’UDF et le PEV étaient plus présents en 2003, notamment dans des fiefs catholiques comme Fribourg ou le Jura. Alors que 36 candidats avaient 18 ans (1999 :20), la plus âgée en avait 92 (1999 :90) [2].
Sur les 262 listes déposées, il y a eu 67 apparentements de listes (1999 : 63). Le camp rose-vert (PS, PES, autres listes écologistes et diverses gauches) a affronté le scrutin de manière plus unie que les partis bourgeois, ce qui lui avait déjà permis d’obtenir des mandats restants en 1999. Ce n’est qu’à Genève et à Zurich qu’ils ne sont pas parvenus à s’entendre. A Genève, si le PS et le PES se sont entendus, c’est l’extrême gauche (Alliance de gauche composée du PdT et de SolidaritéS) qui est partie seule au combat. Sur les bords de la Limmat, les écologistes ont préféré se joindre à une large alliance du centre comprenant entre autres le PDC et le PEV, plutôt qu’au PS, apparenté aux diverses listes alternatives. Dans les autres cantons où les PES et le PS se sont présentés, ils se sont apparentés et ont également accepté d’autre partenaires : en Argovie et à Bâle-Ville les listes alternatives, à Fribourg le PCS et le PEV, dans les cantons de Vaud et de Neuchâtel les partis d’extrême-gauche (pdt et SolidaritéS). A Schwyz, les socialistes ont fait cause commune avec une liste syndicale et à Zoug avec les alternatifs (Alternative Kanton Zug). Dans le canton du Jura, ainsi que dans les Grisons et à Schaffhouse, le PS a fait cavalier seul, aucune autre liste de gauche n’étant présentée. Dans le camp bourgeois, la grande alliance UDC-PRD-PDC n’a pu être finalisée qu’à Bâle-Campagne, Schaffhouse et Vaud, où s’ajoutait également le PLS. En 1999 elle avait été possible en Argovie, à Bâle-Campagne, dans les Grisons, en Thurgovie (PEV en plus) et dans le canton de Vaud (pls en plus). Les radicaux et les démocrates du centre se sont apparentés à Berne, en Argovie, en Thurgovie et à Zurich. Dans ce dernier canton, aucun terrain d’entente n’avait été trouvé entre ces deux partenaires en 1995 et 1999. Les radicaux se sont toutefois distanciés de l’UDC à Neuchâtel (alliance avec le pls), à Fribourg (avec pdc), Genève (avec le pls et le pdc) et Bâle-Ville (avec pls et pdc). L’UDC s’est alliée à l’UDF à Saint-Gall, à la Lega au Tessin ainsi qu’à une liste de seniors (Aktive Seniorinnen und Senioren) à Lucerne. Les démocrates-chrétiens ont fait cause commune avec le PEV en Argovie et en Thurgovie. A Berne, ils ont choisi la Liste romande, groupement autonomiste du Jura bernois formé de personnes de diverses origines partisanes. A Zurich, les PDC et le PEV se sont alliés au PES et à trois petits partis pour former une alliance du centre. En Valais, à Zoug, à Soleure et à Schwyz, les partis bourgeois n’ont pas réuni leurs forces, si ce n’est parfois leurs sections de jeunes. Sur la droite de l’échiquier politique, les Démocrates suisses et le Parti de la liberté se sont unis à Zurich (avec le concours de l’UDF et de la liste Junge ins Parlament !), à Berne (avec la liste du Parti Indépendant Santé), à Bâle-Campagne, en Argovie (ainsi que la liste Aktive Senioren für die Schweiz) et en Thurgovie. Le PEV et l’UDF ont lié leur destin dans le canton de Vaud, alors que l’Alliance de gauche (Parti du travail et SolidaritéS) se concluait à Genève. Dans les cantons du Jura et des Grisons, aucune alliance inter-partisane n’a été conclue [3].
Les apparentements sont utiles pour l’obtention de mandats. Une analyse du scrutin de 1999 a relevé que le bloc rose/vert a utilisé de manière plus conséquente et plus systématique ce système que les partis bourgeois et ceux d’opposition de droite. Les auteurs ont calculé le résultat qui serait sorti des urnes sans ces alliances et sont arrivés à la conclusion que 20 mandats auraient été répartis différemment. De plus, ces ententes ont été profitables aux partis y ayant intensément recouru et ont permis d’accroître les chances des petites formations [4].
 
[2] Lit. ATS/SSR; NZZ, 16.9.03.
[3] Lit. ATS/SSR; FF, 2003, p. 6777 ss. Voir APS 1999, p. 58 ss.
[4] NZZ, 27.8.03; Office fédéral de la statistique, Elections au Conseil national de 1999 - Aperçu et analyse, Neuchâtel 2002, p. 65 ss.; NZZ, 25.2.03.