Année politique Suisse 2004 : Infrastruktur und Lebensraum / Verkehr und Kommunikation / Trafic aérien
Au début du mois de mars, le président de la direction de Swiss,
André Dosé, a donné sa
démission au conseil d’administration. Il a évoqué l’incompatibilité de sa charge de CEO avec les risques d’inculpation à son encontre, de la part du Ministère public de la Confédération, suite à l’accident d’avion de Crossair à Bassersdorf le 24 novembre 2000. Son successeur a été trouvé en la personne de l’Allemand
Christoph Franz. Il est entré en fonction le 1er juillet de l’année sous revue
[67].
Lors de l’assemblée générale de mai, les actionnaires ont accepté la proposition du conseil général de
réduire la valeur nominale de chaque action de 32 à 18 francs. Arrivée à échéance, la convention de blocage de vente des actions, a été reconduite pour la seconde fois par la majorité des grands actionnaires. Ils conserveront leurs titres une année supplémentaire. Ceux-ci représentent 86% du capital du groupe
[68].
Après avoir obtenu au mois de mars un crédit bancaire de 50 millions de francs grâce à British Airways, Swiss a mis fin à une longue période de prospection en réussissant à
décrocher un second crédit de 325 millions auprès d’un pool de cinq banques
[69]. Interrogé par deux interpellations de l’UDC quant à une participation de la Confédération, le Conseil fédéral a rappelé qu’il refusait de mettre à disposition des ressources supplémentaires sous forme de subventions ou de prêts
[70].
Swiss a
renoncé à son intégration au sein d’alliance aérienne Oneworld. La compagnie suisse n’est pas parvenue à s’entendre avec son leader européen, British Airways (BA). D’après elle, le prix à payer aurait été trop élevé : elle aurait dû fondre sa base de données clients Swiss TravelClub dans celle de l’Executive Club de BA. Or, Swiss ne voulait pas perdre sa relation directe avec ses meilleurs clients. De plus, l’Executive Club offrait moins d’avantages que le TravelClub et la compagnie suisse aurait dû financer le maintien du confort offert à ses meilleurs clients. Le divorce avec BA s’est traduit par des coûts directs de 5 millions de francs et par la perte de huit créneaux horaires cédés à BA au départ de Londres-Heathrow. Les accords commerciaux bilatéraux avec les autres membres de Oneworld n’ont pas été affectés. Toutefois, tous les partages de code, à l’exception de Genève-Heathrow qui se poursuivront jusqu’en 2007, ont cessé à la fin de 2004
[71].
Afin de réduire les coûts salariaux, Swiss a
résilié la convention collective de travail (CCT) pour le personnel au sol. Les négociations n’ont pas abouti, principalement à cause de l’intransigeance de la compagnie aérienne. La seule concession obtenue a été une prolongation de trois mois du plan social jusqu’à la fin mars 2005. Toujours dans un souci d’économies, la CCT pour le personnel de cabine a aussi été dénoncée en fin d’année
[72].
Swiss a conclu un
accord à l’amiable avec la holding française Holco, détentrice de la défunte compagnie aérienne Air Lib. Celui-ci mettait fin au litige sur la responsabilité de Swiss dans la débâcle de Swissair. Le transporteur suisse a récupéré 67,8 millions de francs provenant du déblocage de fonds en France et en Belgique
[73].
Swiss a bouclé
l’exercice 2004 avec une perte nette de 140 millions de francs contre 687 millions en 2003. Le chiffre d’affaires a reculé de 11,7% à 3,64 milliards, notamment en raison de mesures de rationalisation. Le résultat d’exploitation a été amélioré de 376 millions de francs, mais reste négatif à -122 millions. A la fin 2004, Swiss disposait de liquidités pour un montant de 481 millions de francs
[74].
[67] Presse du 11.3 (Dosé) et 20.4.04 (Franz).
[68]
LT, 29.4.04 (baisse de valeur de l’action);
24h, 1.9.04 (blocage). Voir également
APS 2003, p. 175.
[69] Presse du 24.3.04;
24h, 30.10.04.
[70]
BO CN, 2004, p. 1755;
24h, 23.9.04.
[71] Presse du 4.6.04. Voir aussi
APS 2003, p. 177.
[72] Presse du 30.9 et 27.12.04.
[73] Presse du 6.8.04. Voir
APS 2003, p. 177.
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