Année politique Suisse 2006 : Allgemeine Chronik / Landesverteidigung / Organisation militaire
Le DDPS a indiqué en début d’année que l’engagement de l’armée dans le cadre des mesures de sécurité lors du
World Economic Forum (WEF) de Davos (GR) s’est déroulé sans incident aucun. Un service d’appui en faveur des autorités du canton des Grisons a été fourni entre le 16 et le 30 janvier. Sur les 6500 soldats mis à disposition par la Confédération, seuls 4100 en moyenne, par jour, ont été engagés
[17].
Le Conseil fédéral a présenté son message concernant l’arrêté fédéral sur l’engagement de l’armée en service d’appui au profit du canton des Grisons dans le cadre des
mesures de sécurité lors des rencontres annuelles du World Economic Forum (WEF) 2007 à 2009 de Davos, ainsi que sur d’autres mesures de sécurité. Le gouvernement a prévu, suite à la demande que le canton des Grisons lui a faite par lettre au début de l’année sous revue, l’engagement de 5000 militaires au maximum en service d’appui pour aider le canton des Grisons à mettre en place des mesures de sécurité dans le cadre des rencontres annuelles du WEF des trois prochaines années. Il est également prévu que la Confédération participe chaque année, sur la base d’un financement à trois niveaux, à raison de 3 millions de francs aux coûts de sécurité. Pour les années 2007 à 2009, un dépassement maximal de 1,5 million de francs au total a en outre été convenu entre la Confédération et le canton des Grisons. Au
Conseil des Etats, malgré une proposition de non-entrée en matière du député Béguelin (ps, VD), le projet du gouvernement a été adopté sans difficulté, par 32 voix contre 9. L’examen de cet objet a été plus animé lors de son passage au
Conseil national. Une minorité Günter (ps, BE), soutenue par les groupes socialiste et écologiste a en effet demandé la non-entrée en matière sur le projet en question, jugeant que la Confédération ne devait pas soutenir logistiquement, ni financièrement, une manifestation privée. Cette proposition a toutefois été rejetée par 108 voix contre 62, les partis bourgeois soutenant le projet du gouvernement. Au vote sur l’ensemble, ce dernier a été adopté par 107 voix contre 59
[18].
Les débats autour de la question de la
surveillance d’ambassades par l’armée s’est poursuivi durant l’année sous revue. Une initiative parlementaire des Verts, déposée en 2004, a d’ailleurs été rejetée par 115 voix contre 60 au Conseil national. Les Verts, qui dénonçaient une augmentation spectaculaire du nombre de jours de service militaire consacrés à des missions intérieures – surveillance d’ambassades notamment –, demandaient une démilitarisation de la sécurité intérieure, et une séparation plus claire entre les tâches dévolues à l’armée et à la police
[19].
Malgré cela, les chambres ont adopté, sur avis favorable du Conseil fédéral, une motion de la Commission de la politique de sécurité du Conseil national, qui demandait au gouvernement, lorsqu’il soumettrait au parlement un texte destiné à remplacer l’
arrêté fédéral concernant la prolongation de l’engagement de l’armée pour la protection des représentations diplomatiques étrangères (qui arrivera à échéance fin 2007), de proposer, après concertation avec les cantons, une solution prévoyant le transfert à la police civile de tout ou partie des missions remplies par l’armée dans le cadre dudit arrêté. La motion demandait en outre que le Conseil fédéral présente à cet effet les avantages et les inconvénients de cette solution, le financement envisagé, ainsi qu’un calendrier relatif au recrutement et à la formation des agents de la police civile
[20].
En novembre toutefois,
les cantons ont avoué, dans le cadre de la plateforme rassemblant le DDPS et la Conférence des directeurs des Départements cantonaux de justice et police,
qu’ils ne
pouvaient se passer de l’armée
pour la surveillance des représentations diplomatiques
étrangères en Suisse. Les parties ont bien examiné différentes variantes, comme par exemple le transfert de la responsabilité de cette surveillance entièrement à la Confédération ou l’engagement d’organisations de sécurité privées, mais celles-ci se sont révélées plus coûteuses. Le DDPS et les cantons ont par conséquent décidé de maintenir le principe d’un engagement subsidiaire de l’armée dans ces tâches, moyennant quelques adaptations. La Confédération a en effet promis d’envoyer désormais des soldats en service long ou des membres de la sécurité militaire pour effectuer ces missions de surveillance, ainsi que d’en financer 90% des coûts totaux au lieu de 80% comme c’était le cas jusqu’alors
[21].
Le Conseil fédéral a approuvé l’ordonnance concernant l’
engagement de la troupe pour la protection des personnes et des biens à l’étranger. Si seuls des engagements militaires destinés à la surveillance des représentations suisses à l’étranger étaient jusqu’alors possibles, des engagements en vue du sauvetage et du rapatriement de personnes civiles et militaires par des composantes professionnelles des formations de reconnaissance de l’armée et des grenadiers, seront désormais également autorisées. Le détachement de reconnaissance de l’armée, composé de 91 postes, sera à ce titre pleinement opérationnel à partir de 2011
[22].
En juillet, le Conseil fédéral a approuvé l’
engagement civil du système de drones d’exploration, ainsi que d’hélicoptères dotés d’un système infrarouge, au profit du Corps des gardes-frontière. Le gouvernement souhaitait en effet que la police et le Corps des gardes-frontière puissent s’en servir à l’avenir, par exemple dans la lutte contre l’immigration illégale, la contrebande organisée ou la lutte contre le terrorisme. En fin d’année, l’armée et le Corps des gardes-frontière ont d’ailleurs signé un contrat de prestations, qui réglait notamment les processus et les responsabilités dans le cadre des utilisations approuvées par le gouvernement
[23].
Dans le cadre de cette question, le Conseil national a adopté, sur avis favorable du Conseil fédéral, une motion Hess (sd, BE), qui demandait au gouvernement de présenter des
bases légales claires qui régissent l’
utilisation de drones. La motion demandait au Conseil fédéral de garantir en outre que seules les autorités civiles aient accès aux données récoltées lors des utilisations de nature civile, ainsi que la séparation des pouvoirs entre la police et l’armée
[24].
Sur ordre du parlement, 400 militaires, dont des fractions des Forces aériennes, ont été engagés lors de la
session des chambres fédérales à Flims (GR), afin d’en assurer la
sécurité [25].
Des troupes de l’armée ont été engagées durant deux jours dans la
région des Trois-Lacs, afin de renforcer le corps des sapeurs-pompiers dans la lutte contre les inondations
[26].
L’arrêté fédéral sur l’engagement de l’armée en service d’appui en vue du soutien aux autorités civiles lors du Championnat d’Europe de football 2008 est traité dans la partie 7b (Sport).
[17]
Communiqué de presse du DDPS, 31.01.06. Voir également: presse du 19.1.06.
[18]
FF, 2006, p. 5351 ss. ;
BO CE, 2006, p. 634 s. ;
BO CN, 2006, p. 1831 ss. ;
FF, 2007, p. 221 s.
[19]
BO CN, 2006, p. 663 ss. Voir
APS 2005, p. 80.
[20]
BO CN, 2006, p. 875;
BO CE, 2006, p. 1166.
[21]
AZ,
Lib. et
LT, 4.11.06.
[23]
Communiqué de presse du DFF, 5.7.06 (approbation);
24h, 22.12.06 (accord). Voir aussi supra, part. I, 1b (Staatsschutz).
[24]
BO CN, 2006, p. 2027.
[25]
Communiqué de presse du DDPS, 6.10.06.
[26]
Communiqué de presse du DDPS, 11.4.06.
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