Année politique Suisse 1966 : Chronique générale / Politique étrangère suisse
 
Suisses à l'étranger
Dernier volet de la politique étrangère enfin, la reconnaissance constitutionnelle et la protection des Suisses résidant à l'étranger ont donné à 1966 une coloration spéciale. Un nouvel article 45 bis a été introduit dans la Constitution fédérale, qui accorde enfin une existence légale aux Suisses établis hors de nos frontières [42]. A la suite des longs efforts de la NSH et des Suisses émigrés, un projet avait été publié et adopté par le Conseil des Etats en 1965. Le Conseil national l'a accepté a l'unanimité le 8 mars [43]. Soumis au verdict populaire le 16 octobre, le nouvel article a recueilli 490.992 oui contre 230.415 non, ainsi que l'unanimité des cantons, après une campagne de propagande assez intense qui ne vit pourtant se manifester aucun groupe d'opposition [44]. On n'a pas manqué de souligner, en général, la mutation intervenue dans les colonies suisses de l'étranger: alors que le nombre des émigrés proprement dits a tendance à décroître, celui des Suisses engagés temporairement dans des fonctions économiques dépendant d'entreprises suisses, ainsi que celui des experts et des agents de l'assistance technique se sont accrus considérablement [45].
 
[42] Texte de l'art. 45 bis in RO, 1966, p. 1730.
[43] Cf. NZZ, 1002, 8.3.66.
[44] Le résultat, avec une participation de 48 %, est médiocre; il n'est pas sans rapports avec le fait que, le même jour, le peuple devait se prononcer sur l'initiative antialcoolique dont le rejet était recommandé. Neuf cantons ont vu les « non » dépasser le 18 % des inscrits, soit Argovie (26,7 %), Nidwald (22,4 ;vo), Schwyz (22,3 %), Appenzell Rhodes-Extérieures (21,5 %), Schaffhouse (20,9 %), Lucerne (19,0 %), Valais (18,6 %), Saint-Gall (18,3 %) et Thurgovie (18,1 %). Cf. NZZ, 4421, 17.10.66; GdL, 242, 17.10.66.
[45] Cf. NZZ, 536, 9.2.66; 2568, 10.6.66; Bund, 332, 26.8.66.