Année politique Suisse 1968 : Eléments du système politique / Institutions et droits populaires
Sans revenir au suffrage féminin, dont nous avons parlé plus haut, il convient de revenir ici. sur certains aspects des droits populaires. Dans ce domaine, la tendance a été indubitablement à l'extension des droits des citoyens. En effet, les remous causés par la rébellion de la jeunesse ont entraîné les partis politiques à se préoccuper de la participation de la jeunesse aux responsabilités. Le conseiller. fédéral Celio a proposé d'abaisser la majorité politique à 18 ans; les jeunes conservateurs chrétiens-sociaux l'ont secondé. Des parlementaires sont intervenus aux Chambres fédérales à ce sujet
[43]. De même, les efforts entrepris dans certains cantons en vue d'adapter à la croissance de la population le nombre de signatures nécessaires pour faire aboutir un référendum se sont heurtés au veto des citoyens
[44]. Sur le plan fédéral, on a pu relever les succès remportés par les défenseurs de la démocratie directe au sujet de la loi sur l'aide aux universités
[45] et de la réorganisation des PTT
[46] ainsi que leurs efforts concernant le maintien du contrôle populaire sur la législation fiscale
[47].
[43] Cf. NZZ, 363, 17.6.68; 542, 3.9.68; 576, 18.9.68; Tat, 183, 6.8.68; 218, 17.9.68; Vat., 212, 11.9.68; JdG, 205, 2.9.68; Délib. Ass. féd., 1968, IV, p. 35 et 45: Motion Tanner (ind., ZH) au CN, postulat Ulrich (ccs, SZ) au CE. Des tendances analogues ont été remarquées dans les cantons: Zurich, cf. NZZ, 698, 11.11.68; Lucerne, cf. NZZ, 598, 27.9.68; Soleure, cf. NZZ, 563, 12.9.68; Grisons, cf. NBüZ, 320, 29.11.68.
[44] C'est le cas notamment à Bâle-Ville et à Genève; cf. BN, 208, 20.5.68; TdG, 290, 10.12.68. Voir plus bas, p. 137.