Année politique Suisse 1968 : Chronique générale / Défense nationale
 
Service civile
La solution du problème posé par les objecteurs de conscience n'a guère avancé en 1968. Le Conseil fédéral a mis en vigueur les articles révisés du Code pénal militaire concernant l'exécution des peines, qui prévoient pour les objecteurs un travail, à l'extérieur, dans une entreprise publique ou privée d'intérêt social [42]. Dans le cadre de la révision de la Constitution, la proposition a été faite d'introduire l'obligation de servir, notion générale, à la place de celle du service armé, comme nous le mentionnons plus haut [43]. Mais on a constaté aussi un accroissement du nombre de refus de servir pour des raisons autres que religieuses, soit par désobéissance civile délibérée, en témoignage d'opinions politiques arrêtées, soit par contestation d'une société que l'on croit autoritaire; le refus de servir a un caractère spectaculaire que d'autres formes de désobéissance civile ou de contestation n'ont pas [44].
La discipline et les formes militaires ont été aussi contestées et mises en question, par des milieux dont l'attitude politique pourtant n'est pas en opposition avec celle des autorités. M. Gnägi a pris fermement position contre tout ce qui toucherait aux fondements de la discipline, tout en reconnaissant la possibilité d'assouplir ce qui n'est qu'accessoire [45]. Un allègement avait d'ailleurs été déjà apporté par l'introduction de la tenue d'été, qui autorise la troupe à se mettre en chemise pour la déconsignation [46].
 
[42] Cf. RO, 1968, p. 239 s.
[43] Cf. plus haut, p. 26 s.
[44] Cf. JdG, 249, 24.10.68.
[45] Séance du 16 septembre au Conseil national, cf. NZZ, 572, 17.9.68.
[46] Cf. NZ, 191, 26.4.68; NZZ, 512, 21.8.68 (Annexe au Règlement de Service 1967).