Année politique Suisse 1971 : Partis, associations et groupes d'interêt / Partis
 
Parti démocratique
Le « mouvement de concentration » [27] qui s'est dessiné au niveau des partis peut aussi être considéré comme une caractéristique de 1971. Sa principale victime fut le Parti démocratique (PD), créé dans le dernier quart du siècle dernier. Jusqu'à un passé récent, les démocrates avaient réussi à se maintenir dans les cantons de Zurich, Glaris et des Grisons. Mais, dès 1968, le parti cantonal zurichois négociait sa fusion avec les radicaux [28]. Ces pourparlers furent menés à bien en 1971; après avoir approuvé chacun pour son compte le projet formel d'une association [29], les deux partis annoncèrent, le 31 ace, la fondation officielle du Parti radical-démocratique du canton de Zurich [30]. Les conventions passées auparavant furent inscrites dans les statuts: elles permettaient aux démocrates d'être représentés dans tous les comités du parti. En fin d'année, la plupart des sections de district et de commune des deux partis avaient accompli leur fusion [31]. Seules huit sections locales gardèrent leur autonomie; elles hésitaient, parce que les radicaux leur paraissaient trop à droite. Un «Nouveau mouvement démocratique» (Neue Demokratische Bewegung), fondé le 15 décembre et composé d'anciens démocrates, a cherché à ressusciter le Parti démocratique; l'issue de cette initiative est demeurée incertaine [32].
On pouvait supposer que les deux autres sections cantonales du PD allaient aussi fusionner avec les radicaux. De fait, des contacts furent établis entre certains fonctionnaires des deux partis [33]. Mais à l'issue de contacts préliminaires, le PD des Grisons puis celui du canton de Glaris créèrent la surprise en décidant de fusionner, non pas avec les radicaux, mais avec le Parti des paysans, artisans et bourgeois (PAB) [34]. L'opinion situait traditionnellement les démocrates — officiellement dénommés « Demokratische und Arbeiterpartei» dans le canton de Glaris — parmi les libéraux de gauche, aussi bien à Glaris que dans les Grisons, tandis que le PAB était plutôt un parti de droite. Mais, tout au moins pour le canton des Grisons, les raisons d'intérêts socio-économiques l'emportèrent sur les affinités idéologiques. De plus, la perspective d'une autonomie cantonale et la rareté des points de friction jouèrent un rôle déterminant en faveur du PAB qui, de cette manière, se sentait renforcé et voyait définitivement réglé son droit, ça et là contesté, d'être représenté au Conseil fédéral [35].
 
[27] Tw, 198, 26.8.71.
[28] Cf. APS, 1968, p. 155; 1969, p. 168 s.
[29] PD: Lb, 147-149, 29.6.-1.7.71; NZZ, 301, 2.7.71. Radicaux: NZZ, 309, 7.7.71; 314, 9.7.71; Lb, 157, 10.7.71.
[30] NZZ, 406, 1.9.71; TA, 203, 1.9.71; Lb, 203, 2.9.71; BN, 367, 2.9.71.
[31] Cf. NZZ, 437, 20.9.71; 508, 1.11.71; 537, 17.11.71; 570, 7.12.71.
[32] NZZ (ats), 589, 17.12.71; AZ, 296, 18.12.71; TA, 303, 28.12.71.
[33] NZZ, 391, 24.8.71; AZ, 207, 6.9.71; NBüZ, 280, 20.9.71.
[34] NBüZ, 280, 20.9.71; 292, 30.9.71; 295, 2.10.71; NBZ, 219, 21.9.71; 221, 23.9.71; 230, 4.10.71; NZZ, 438, 21.9.71; 443, 23.9.71; 445, 24.9.71; (ats), 484, 18.10.71; TA, 222, 23.9.71; 224, 25.9.71; SJ, 40, 2./3.10.71.
[35] PAB en général : NZ, 435, 22.9.71; BN, 423, 8.10.71; Tat, 248, 22.10.71.