Année politique Suisse 1971 : Partis, associations et groupes d'interêt / Partis
 
Petits partis de la gauche
Pour sa part, le Parti du Travail (PdT) approuva nettement l'ouverture vers lui de certains dirigeants et groupes socialistes. Le PdT qui, à quelques exceptions près, est resté dans l'isolement pendant 50 ans [64], n'est plus seul, depuis un certain temps, à représenter le communisme. En 1971, la « Ligue marxiste révolutionnaire » (LMR), les « Progressive Organisationen » (PO) et le « Partito Socialista Autonomo » (PSA) apparurent dans les différentes régions linguistiques comme les nouveaux et souvent jeunes représentants des idéologies communistes.
La LMR intensifia sensiblement son activité en intervenant dans les conflits universitaires et dans ceux du travail [65]. En avril, elle tint son premier congrès national [66]. C'est à Zurich qu'elle fonda sa première section alémanique [67]. Sur le plan international, la LMR compte comme membre à part entière de la IVe Internationale (trotzkiste). A l'encontre de ce que fit la LMR, qui considère les élections suisses comme inutiles, le PSA et les PO participèrent activement aux élections. Les PO présentèrent des candidats dans les cantons de Bâle-Ville et de St-Gall où ils basèrent leur propagande sur des revendications relevant essentiellement de la politique sociale [68]. Elles lancèrent en outre différentes initiatives, mais leur succès fut modeste [69]. En revanche, lors des élections législatives au Tessin, le PSA parvint à conquérir sept sièges [70]. Entre-temps, les groupes de la jeune et nouvelle gauche s'effritèrent, ce que semblèrent confirmer la politique estudiantine à Zurich et les manifestations incontrôlées dont le 1er mai fut le prétexte [71]. A la tendance anti-autoritaire fit suite une tendance socialiste-dogmatique. Ce processus affaiblit des groupements tels que Forum politicum de Berne [72] ou celui, de tendance libérale de gauche, du canton d'Argovie, Team 67, qui enregistra un recul de voix lors des élections au Conseil national et au Conseil des Etats [73]. Un autre groupuscule d'une centaine de membres, le Parti fédéraliste européen [74], entra en lice (dans les cantons de ZH, SG, AG) lors des élections fédérales, mais sans obtenir aucun succès.
 
[64] Lb, 20, 25.1.71; BN, 431, 13.10.71; Tat, 240, 13.10.71.
[65] TdG, 81, 7.4.71; NZZ, 206, 5.5.71; 255, 5.6.71; BN, 266, 30.6.71; 488, 18.11.71; La Brèche, 32-36, 15.10.-10.12.71; JdG, 250, 27.10.71.
[66] GdL, 79, 5.4.71; TdG, 80, 6.4.71; NZ, 158, 6.4.71; La Brèche, 20/21, 29.4.71.
[67] La Brèche, 28/29 août 1971; Bresche, Organ der Revolutionären Marxistischen Liga (première édition allemande), 1, 3.11.71; NZZ, 569, 6.12.71. LMR en général: Bund, 281, 1.12.71.
[68] Cf. supra, p. 32 et 159.
[69] NZ, 400, 1.9.71; 469, 12.10.71; Bund, 238, 12.10.71; 299, 22.12.71; Zeitdienst, 4, 29.10.71; 47, 3.12.71.
[70] Cf. supra, p. 32 et 41.
[71] « Die Junge Linke ist tot»: Bund, 151, 2.7.71; TLM, 338, 4.12.71; Zeitdienst, 20, 24.5.71; 29, 24.7.71; 48, 10.12.71; cf. aussi supra, p. 16 s.
[72] Tw, 131, 9.6.71; Frau Hofers Storch (juin 1971).
[73] SJ, 4, 23./24.1.71; 42, 16./17.10.71; NZ, 402, 2.9.71; Team Info, 6, décembre 1971.
[74] NZZ (ats), 422, 10.9.71; Tat, 217, 15.9.71; BN, 434, 15.10.71.