Année politique Suisse 1972 : Chronique générale / Politique étrangère suisse / Bons offices et politique humanitaire
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Actions humanitaires
Dans le domaine de l'action humanitaire, les lignes que voici se borneront, comme précédemment, à évoquer les réalisations les plus marquantes de l'année. Au Bangla Desh, très durement éprouvé depuis 1971, le Conseil fédéral a alloué un nouveau crédit de 7,5 millions de francs en faveur des victimes du conflit indo-pakistanais. Le montant total de l'aide fédérale ainsi versée s'élevait, fin 1972, à environ 38 millions de francs. Un Suisse, W. Umbricht, a été appelé à diriger la mission de secours de l'ONU dans ce pays [54]. Les Chambres fédérales ont voté, à l'unanimité, un nouveau crédit de programme à titre de soutien aux organisations, suisses ou inter-gouvernementales, d'entraide internationale. Valable de 1973 à 1975, il est de 150 millions de francs [55]. Après le Conseil national en 1971, le Conseil des Etats a adopté, sans opposition, la mise sur pied d'un corps de volontaires pour l'aide en cas de catastrophes à l'étranger. A. Bill, directeur du Village Pestalozzi, a été nommé à la tête de cet organisme en voie de création [56]. Sur proposition de l'exécutif, le législatif a accepté de fournir désormais au Comité international de la Croix-Rouge (CICR) un appui permanent, essentiellement sous forme d'une subvention annuelle de 7,5 millions de francs. A cette occasion, éloge a été fait de la grande institution genevoise qui, tout en conservant le système de cooptation considéré comme le moyen le plus efficace de préserver sa neutralité, a su réformer son organisation, sa composition et sa gestion, mesures rendues nécessaires par l'accroissement des tâches qui lui sont assignées. M. Freymond, qui avait déjà quitté avec fracas la vice-présidence en 1971, a consommé sa rupture en démissionnant du Comité dont il restait membre. Ce départ, regretté dans l'opinion publique, est apparu comme l'expression particulièrement patente de la crise de mutation que vit aujourd'hui le CICR [57]. Situation qui n'empêche cependant pas l'organisation de mener à bien les projets en cours. C'est ainsi que la Conférence d'experts gouvernementaux réunis en 1971 .à Genève, y a tenu sa seconde session en 1972. Les délégués — plus de 300, représentant 70 gouvernements — ont poursuivi leurs travaux sur le droit humanitaire. Les résultats permettront au CICR de préparer un projet de protocole additionnel aux conventions de Genève du 12 août 1949, projet à soumettre à une conférence diplomatique prévue dans deux ans [58].
 
[54] Aide fédérale : NZZ, 318, 11.7.72 ; cf. APS, 1971, p. 53 s. Umbricht : GdL, 89, 17.4.72 ; NZZ, 17.4.72.
[55] FF, 1972, I, no 27, p. 1677 ss. CN : BO CN, 1972, p. 1709 ss. CE : BO CE, 1972, p. 780 ss. Cf. supra, p. 43.
[56] CE : BO CE, 1972, p. 161 ss. CN : APS, 1971, p. 52 s. Bill : GdL, 106, 6/7.5.72 ; NZZ, 211, 7.5.72.
[57] CE : BO CE, 1971, p. 826 ss. CN : BO CN, 1972, p. 253 ss. Freymond : GdL, 295, 16/17.2.72 ; NZ, 467, 23.12.72 ; TLM, 359, 24.12.72 (revue de presse). Cf. aussi APS, 1971, p. 53.
[58] Cf. CICR, Conférence d'experts gouvernementaux sur la réaffirmation et le développement du droit international humanitaire applicable dans les conflits armés, Rapport sur les travaux de la Conférence, 2 vol., Genève 1972. Cf. aussi APS, 1971, p. 53.