Année politique Suisse 1973 : Partis, associations et groupes d'interêt / Partis
Alliance des indépendants
Parmi les partis traditionnels non représentés au gouvernement, l'Alliance des indépendants s'est efforcée de profiler davantage sa politique et son idéologie. Une commission constituée en 1972 par la direction du parti a élaboré un projet de programme se fondant sur les propositions de la dynamique section de Saint-Gall. Les partis cantonaux furent appelés à prendre position en automne. Ce projet se réclame du « libéralisme social » et s'apparente quelque peu à la nouvelle conception politique du Parti radical, tout en mettant davantage l'accent sur des réformes fondamentales du système économique capitaliste et la participation des travailleurs ; il demande aussi l'extension de la propriété foncière publique et la soumission au peuple de décisions ayant trait à la planification. Ce nouveau programme, l'Alliance le pense, est destiné à combler une lacune entre la droite et la gauche. Il doit contribuer à faire d'un mouvement d'opposition un parti à la ligne ferme
[33]. Ses porte-parole cependant rejettent — provisoirement ou par principe — toute participation au gouvernement fédéral
[34]. L'accent a été mis sur une uniformisation de la fiscalité, ce qui s'est traduit par le lancement d'initiatives populaires sur le plan fédéral et sur le plan cantonal
[35].
La direction du parti a subi un net rajeunissement lorsque le président de la délégation administrative de la Fédération des coopératives Migros, le conseiller national R. Suter (ZH), a démissionné de la tête de l'Alliance. Le congrès a élu à sa succession le conseiller national C. Aider (BL), âgé de 35 ans, après que son collègue saint-gallois F. Jaeger, 31 ans, eut retiré sa candidature, ce que la presse attribua à des objections soulevées par la direction de Migros. Jaeger se vit attribuer un des quatre postes de suppléant. De son côté l'ancien secrétaire de la Fédération des sociétés suisses d'employés (FSE), E. Schmid, qui peu avant s'était vu écarter de la présidence de la section cantonale zurichoise, n'atteignit pas un nombre suffisant de voix et démissionna du parti
[36].
En dépit de ces efforts de renouvellement, l'Alliance subit à nouveau des échecs lors d'élections cantonales. L'ouverture d'un secrétariat romand à Lausanne ne contribua pas à augmenter sa faible popularité à l'ouest de la Sarine
[37].
[33] Texte intégral français in Der Ring, 19, 10.12.73. Cf. APS, 1972, p. 165 ; TA, 89, 17.4.72 ; Tat, 47, 26.2.73 ; Bund, 212, 11.9.73 ; Der Ring, 17, 12.11.73.
[34] NBZ (dds), 284, 12.9.73 ; Der Ring, 16, 22.10.73.
[35] Cf. supra, p. 71 s. et 147.
[36] BN, 78, 2.4.73 ; Tat, 77, 2.4.73. Echec et retraite de M. Schmid : Tat, 65, 19.3.73 ; 154, 5.7.73 ; TA, 151, 3.7.73.
[37] GdL, 75, 30.3.73 ; Bund, 84, 10.4.73. Pour les élections, cf. supra, p. 27 ss.
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