Année politique Suisse 1973 : Partis, associations et groupes d'interêt / Associations et autres groupes d'interêt
Associations patronales
Lors des assemblées des
associations patronales de l'industrie et du commerce, une certaine attitude défensive se fit jour, notamment contre le droit à la participation réclamé par les syndicats, contre les charges sociales croissantes imposées aux entreprises et contre les interventions dirigistes de l'Etat en matière de politique conjoncturelle ; on y souligna aussi la propagation d'un climat hostile à l'économie, auquel il faudrait parer en rétablissant aux yeux de l'opinion publique la crédibilité de l'économie de marché
[5]. Alors que les représentants du « Vorort » et des organisations patronales ont reconnu la nécessité d'une intervention de l'Etat, le président de l'Association suisse des banquiers insista au contraire sur le danger d'une telle orientation ; il exprima en outre son opposition à une politique conjoncturelle s'appuyant unilatéralement sur les restrictions de crédit
[6]. L'Union suisse de banques régionales et de caisses d'épargne fit valoir que ses membres étaient plus durement touchés par les mesures étatiques que les grandes banques et demanda des mesures compensatoires
[7]. La Société pour le développement de l'économie suisse a achevé sa propre réorganisation en se donnant de nouveaux statuts
[8].
L'
Union suisse des arts et métiers (USAM) souligna à nouveau son opposition à la politique économique de la Confédération
[9]. Son directeur, le conseiller national O. Fischer (prd, BE), reprocha au Conseil fédéral d'avoir moins d'égards pour les arts et métiers que pour les autres groupes d'intérêts
[10]. Ses plaintes concernaient notamment le règlement de la main-d'oeuvre étrangère, la lutte contre la surchauffe, l'introduction prévue d'une taxe à la valeur ajoutée ainsi que l'augmentation des charges provoquée par la prévoyance professionnelle et l'assurance-maladie. Contrairement aux autres organisations faîtières, l'USAM — cédant notamment aux pressions du secteur de la construction — prit position contre les quatre arrêtés conjoncturels
[11]. Elle publia une étude prospective élaborée par un propre groupe de travail et aboutissant à un catalogue d'objectifs : croissance équilibrée, maintien d'une structure économique et d'une structure de la propriété décentralisées, accroissement du nombre des travailleurs saisonniers, développement de la formation professionnelle et prévention d'une augmentation de la part de l'Etat au produit national
[12]. Le conseiller national R. Etter (udc, BE) succéda à la présidence de l'USAM au démocrate-chrétien K. Hackhofer
[13].
[5] Cf. NZZ, 209, 8.5.73 ; 230, 20.5.73 ; 295, 29.6.73 ; 312, 9.7.73 ; 429, 16.9.73 ; 445, 26.9.73 ; AZ, 157, 9.7.73 ; JdG, 215, 15/16.9.73. Cf. aussi Arbeitgeberverband schweizerischer Maschinen- und Metall-Industrieller, Jahresbericht, 67/1972, p. 9 s.
[6] Cf. prise de position d'E. Junod, président du Vorort (NZZ, 429, 16.9.73), de J. E. Haefely, président de l'Union centrale des associations patronales (SAZ, 68/1973, p. 481 s.), et d'A. E. Sarasin, président de l'Association suisse des banquiers (ASB, Protokoll der 60. Generalversammlung, 1973, p. 3 ss.).
[8] SAZ, 68/1973, p. 653.
[9] Cf. Schweizerische Gewerbe-Zeitung, 40, 4.10.73 (c Böse Zungen a).
[10] Schweizerische Gewerbe-Zeitung, 52, 27.12.73.
[11] Cf. supra, p 55 ss. (surchauffe), 111 (main-d'oeuvre étrangère), 122 (prévoyance professionnelle), 123 s. (assurance-maladie) et APS, 1972, p. 76 (taxe à la valeur ajoutée). Pour les consignes relatives aux arrêtés conjoncturels, cf. Schweizerische Gewerbe-Zeitung, 37, 13.9.73.
[12] Gewerbliche Rundschau, 18/1973, p. 133 ss.
[13] Schweizerische Gewerbe-Zeitung, 19, 11.5.73.
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