Année politique Suisse 1973 : Chronique générale / Défense nationale / Défense nationale et société
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Service féminin
La socialisation de la défense nationale pourrait progresser par la généralisation d'une, forme ou d'une autre de service féminin. Il ne s'agirait pas toutefois d'astreindre la femme à des obligations militaires. Une enquête réalisée à la demande de la commission du Service complémentaire féminin (SCF) a montré que, tout en souhaitant le maintien de la neutralité armée, la grande majorité des personnes consultées voyaient la femme participer à la défense du pays dans les domaines de la santé, de l'assistance et autres secteurs comparables, relevant davantage d'un service public ou social au sens large que d'un service militaire ou civil au sens strict [29]. Mais le résultat principal de l'étude réside dans la réaffirmation du volontariat. Le Conseil fédéral n'a pas tranché entre l'obligation et le volontariat, mais a adopté quatre postulats du Conseil national relatifs à l'institution d'un service féminin, dont deux préconisant l'obligation et les deux autres le volontariat [30]. Les associations féminines divergent aussi entre elles sur ce point capital [31].
 
[29] TG, 161, 13.7.73 ; NZZ, 321, 14.7.73. Echantillon de 1000 personnes, hommes et femmes de 18 à 65 ans. Enquête menée par Publitest AG (Zurich).
[30] Motion Tanner (ind., ZH) transformée en postulat en faveur d'un service civil obligatoire pour les Suissesses ; postulats Schürmann (pdc, SO) pour un service social volontaire, Tschopp (pdc, BL) pour un service social obligatoire, et Thalmann (pdc, SG) pour un service social volontaire des jeunes filles : BO CN, 1973, p. 1336 ss. Cf. supra, p. 13.
[31] C'est ainsi que l'Association féminine pour la défense du Jura (séparatiste) s'oppose à un service national obligatoire, tandis que certains groupements de femmes affiliés à l'UDC bernoise le soutiennent : TLM, 84, 253.73.