Année politique Suisse 1974 : Partis, associations et groupes d'interêt / Partis
 
Parti radical-démocratique
Au sein du Parti radical-démocratique (PRD) également, les projets de réforme de structures se heurtèrent à des résistances, mais la direction du parti parvint à éviter que les divergences internes n'apparaissent au jour. Parvenu au terme de son mandat, le président central H. Schmitt, de Genève, défendit les structures fédéralistes du parti au congrès de Rapperswil (SG). Les reproches formulés par certains jeunes, selon lesquels la direction du parti s'efforce de neutraliser les propositions qui lui sont désagréables en les laissant traîner en longueur, ne soulevèrent pas de grosses vagues, pas plus d'ailleurs que les objurgations du président d'un groupe de travail qui cherchait à amener le parti à formuler des propositions concrètes sur le droit foncier. Avec le nouveau président central, F. Honegger, directeur de la Chambre de commerce de Zurich et conseiller aux Etats, c'est un représentant de l'industrie qui a été élu, et qui promit de faire avancer la révision des structures comme celle du programme [18]. La votation fédérale sur l'assurance-maladie a mis en évidence, une nouvelle fois, le manque de cohésion des partis cantonaux ; près de la moitié ont refusé d'appuyer le contre-projet que le congrès national avait décidé de soutenir [19].
Dans un esprit de fédéralisme coopératif, les partis radicaux des cinq cantons de la Suisse centrale, région dans laquelle le PDC dispose de la majorité absolue, ont décidé de travailler ensemble et ont organisé un premier congrès commun. Au centre des débats ont figuré la question de l'Université lucernoise et le destin de la presse radicale de la région. Dans le Jura bernois, les radicaux séparatistes se sont regroupés, la veille des élections au Grand Conseil, en un parti libéral-radical indépendant du Jura ; il s'est implanté dans tous les districts francophones, à l'exception de celui de La Neuveville. Bien que se réclamant des idéaux du PRDS, il ne fut pas reconnu par ce dernier. A Genève, les jeunes radicaux ont provoqué un certain étonnement lorsqu'à la veille des élections communales et fédérales (1975), ils ont fait éclater l'opposition qu'ils représentent depuis 15 ans au sein du parti. En effet leur président, G.-O. Segond, a pris ses distances envers ceux qui, au sein de la formation, défendent des intérêts économiques ; il a aussi demandé la correction des inégalités sociales [20].
 
[18] BN, 121, 27.5.74 ; LNN, 121, 27.5.74 ; NZZ, 240, 27.5.74. Cf. APS, 1973, p. 161 s.
[19] Cf. TA, 283, 5.12.74 et supra, part. I, 7c.
[20] Suisse centrale : LNN, 250, 28.10.74 ; NZZ, 478, 30.10.74 ; Jura : TG, 38, 15.12.74 ; 53, 5.3.74 ; 86, 13-15.4.74. Genève : 24 Heures, 289, 12.12.74 ; NZZ, 529, 31.12.74.