Année politique Suisse 1974 : Eléments du système politique / Droits, ordre public et juridique
 
Droit de vote
Le droit de vote n'a pas été étendu à de nouvelles couches de la population. L'abaissement de l'âge électoral à 18 ans, préconisé par les parlements cantonaux du Tessin et de Zurich en 1973, n'a pas été approuvé par le peuple, pas davantage que des réformes antérieures semblables proposées en d'autres cantons. Néanmoins, un tel abaissement de l'âge de la maturité politique a fait l'objet d'initiatives populaires à Uri et à Schaffhouse [5]. Un sondage d'opinion a révélé que dans l'ensemble du pays, un tiers environ des adultes soutenait la modification. La corporation de; la vallée d'Urseren (UR), compétente pour l'utilisation des alpages et des domaines' communs, a refusé le droit de vote aux femmes et aux jeunes de 18 ans [6].
L'idée de la participation de la population étrangère a fait un léger progrès ; à Wettingen (AG), une commission a été instituée, nommée par l'exécutif communal et composée essentiellement de représentants d'organisations d'immigrés ; elle traite des désirs et requêtes' des étrangers. S'inspirant de l'exemple belge, une étude lausannoise recommande la création, au niveau communal ou régional, de conseils consultatifs pour immigrés [7]. La constituante argovienne s'est même ralliée à l'idée de rendre possible l'exercice d'un droit de vote communal par les étrangers au bénéfice d'un permis d'établissement. La question des droits politiques des Suisses de l'étranger sera abordée sous une autre rubrique [8].
 
[5] Cf. infra, part. II, 1b ainsi que APS, 1972, p. 14 et 1973, p. 13.
[6] Sondage : TLM, 193, 12.7.74. Urseren : NZZ (ats), 129, 18.3.74.
[7] Wettingen : LNN, 299, 27.12.74. Cf. Centre social protestant, Etude sur les conseils consultatifs des immigrés, Lausanne 1974.
[8] Argovie : TA, 297, 21.12.74. Suisses à l'étranger : cf. infra, part. I, 2.