Année politique Suisse 1974 : Eléments du système politique
Elections
Die Ständeratswahlen bringen nur personelle Veränderungen — Erfolge der religiös orientierten Parteien und der neuen Rechtsgruppen in den kantonalen und kommunalen Parlamentswahlen — Die kantonalen Regierungswahlen führen allein in Glarus zu einer Änderung der parteipolitischen Zusammensetzung — Die Sozialdemokraten verlieren den vierten Sitz in der Zürcher Stadtexekutive.
Dans cinq cantons, les électeurs avaient à désigner les députés au
Conseil des Etats pour une durée de quatre années. A Glaris, Nidwald et Obwald les titulaires furent confirmés sans lutte. Dans les Grisons, il s'agissait de trouver un successeur à M. Theus, un démocrate (UDC) ; son parti désigna comme candidat le conseiller national et conseiller d'Etat L. Schlumpf. Ce dernier fut élu, en compagnie du représentant démo-chrétien sortant, alors qu'un candidat non officiellement agréé était battu
[1]. A Zoug, où les élections cantonales et communales occupaient le devant de la scène, les sièges aux Etats furent repourvus tacitement. En janvier, M. Kündig (pdc) avait été désigné 'par son parti à la succession de H. Hürlimann, devenu conseiller fédéral, et c'est de même manière qu'en automne, le mandat des deux députés aux Etats fut renouvelé pour quatre ans
[2].
Des élections générales eurent lieu pour six parlements cantonaux. Si l'on y ajoute le renouvellement des parlements municipaux de Zurich et de Winterthour, on est amené à constater derechef que les partis à tendance religieuse (PDC et PEP) ont récolté des voix supplémentaires là où les femmes votaient pour la première fois (BE, ZG et Winterthour)
[3]. Les nouveaux groupements de droite ont connu le succès partout où ils inauguraient leur campagne électorale, mais dans la plupart des arrondissements, leur pourcentage (cumulé) est resté au-dessous de celui atteint lors des élections au Conseil national de 1971. De manière générale, la participation au scrutin a été inférieure, phénomène particulièrement accusé dans les cantons et les villes où les femmes pouvaient s'exprimer pour la première fois
[4]. L'élément féminin est apparu dans cinq nouveaux parlements cantonaux ; dès lors, il ne fait défaut que dans les deux Appenzell, qui ne lui reconnaissent pas encore le droit de vote au niveau cantonal. Mais dans aucun parlement, les nouvelles arrivantes n'ont pu conquérir plus de 5 % des sièges. Au parlement municipal zurichois, elles ont atteint 6 %, comme quatre ans plus tôt ; au Grand Conseil vaudois, en revanche, leur taux est passé de 11 % en 1970 à 8%.
Elections des parlements cantonales
En pays de Vaud, le Grand Conseil fut réélu le 3 mars. On ne retrouva pas seulement l’« Entente vaudoise n, regroupant les bourgeois, ainsi que les deux partis de gauche, qui avaient apparenté leurs listes dans plusieurs arrondissements comme lors des « municipales » de 1973, la situation se trouva compliquée par la présence de groupements essentiellement ordonnés au problème dit de la surpopulation étrangère ou à celui de la protection de l'environnement. Grâce aux listes communes, l'Action nationale et le Mouvement républicain conquérirent plusieurs sièges dans l'agglomération lausannoise, tandis que la coalition entre les indépendants et le Mouvement populaire pour l'environnement (MPE) échouait. Presque tous les partis traditionnels enregistrèrent des pertes de suffrages, les radicaux surtout qui durent concéder des mandats, ce qui confirme leur tendance au recul
[5].
Ce fut le 5 mai que le Grand Conseil du canton de Berne fut renouvelé. Là encore, les nouvelles formations de droite, généralement en ordre dispersé, remirent en cause la stabilité traditionnelle. Dans les agglomérations urbaines, l'Action nationale enleva 5 sièges, les républicains aucun ; à l'extrême-gauche, les organisations progressistes (POCH) glanèrent un mandat dans le chef-lieu, tandis que les jeunes socialistes, qui présentaient leur propre liste; restaient sans succès. Les grands perdants ont été les socialistes, dont le recul n'a ainsi pas pu être stoppé ; la députation de l'Alliance des indépendants, pour sa part, s'est considérablement amenuisée. Au centre de l'intérêt : les élections dans le Jura qui, ainsi qu'on l'a déjà mentionné, étaient entièrement placées sous le signe du plébiscite à venir
[6].
A Glaris, Nidwald et Obwald, les élections au parlement eurent lieu en mai et juin, à Zoug le 10 novembre. Dans ces cantons, en règle générale, chaque commune choisit ses propres représentants ; à Nidwald et Obwald, le système majoritaire est en usage, ainsi que dans les communes les moins importantes de Glaris et Zoug. On ne nota l'entrée en scène d'aucun groupement nouveau. A
Nidwald, les socialistes perdirent leur seul mandat, conquis en 1955
[7]. A
Obwald, pour la première fois, on constata officiellement la tendance politique de chaque membre du Conseil ; il en résulta une augmentation considérable de la force du PRD
[8]. A
Glaris, le recul du groupe démocrate (UDC) — amorcé dès 1962 — s'est encore accentué. A
Zoug, le PDC a renforcé sa majorité absolue ; l'Alliance des indépendants, déjà bénéficiaire des élections communales du chef-lieu, a pu augmenter, pour la première fois, le nombre de ses sièges. Elle n'en avait qu'un jusque-là
[9].
Elections des gouvernements cantonales
On assista aussi au renouvellement intégral de six gouvernements cantonaux. Partout, il y avait lutte mais seul Glaris connut quelques changements : le parti radical tenta d'y défendre son troisième siège, obtenu en 1973, en désignant une candidate féminine ; ce fut l'échec et les démocrates (UDC) purent regagner leur deuxième mandat
[10].
En pays de Vaud, le quintette de l’« Entente vaudoise » ne fut pas seulement combattu par le POP, mais aussi par les socialistes et par deux « sans-parti » qui avaient l'appui du MPE, des indépendants et de la nouvelle droite. La gauche ne parvint pas à mettre sur pied une liste d'entente ; les jeunes socialistes soutinrent cependant le candidat du POP. Lors du premier tour, seuls les candidats de l’« Entente vaudoise » atteignirent le quorum requis, alors que le communiste A. Forel suivait de très près les deux socialistes sortants. Il n'y eut pas de deuxième tour, car le POP ne voulait pas s'aligner contre les socialistes alors que les candidats sans parti, par trop distancés, renonçaient à la lutte
[11].
Dans les
Grisons, le parti socialiste présenta un candidat en vue de reconquérir le siège gouvernemental perdu en 1971 ; il fut battu, au second tour
[12]. A
Berne, le groupement POCH fit son apparition ; son candidat ne récolta certes que peu de voix, mais cela lui prépara le terrain pour la conquête de son premier siège au Grand Conseil
[13]. A
Zoug, les indépendants avaient remporté un succès appréciable dans la lutte pour la succession de H. Hürlimann appelé à Berne ; lors du renouvellement du 10 novembre, au système proportionnel, les radicaux tentèrent à leur tour de rompre la majorité démo-chrétienne au sein du gouvernement, mais sans plus de succès
[14]. Les élections à la Landsgemeinde de
Nidwald ainsi qu'à celle d'
Obwald — od seule une partie des mandats était à repourvoir — ne donnèrent lieu à aucun changement de caractère politique
[15].
Des élections complémentaires furent disputées dans les cantons de Soleure et de Thurgovie, pour remplacer certains membres du gouvernement. A Soleure, le PDC — fort de son avance aux élections cantonales de 1973 — fit valoir ses prétentions au siège devenu vacant à la suite de l'élection au Conseil fédéral du socialiste W. Ritschard ; en Thurgovie, les indépendants et les républicains contestèrent aux démo-chrétiens leur seul mandat. Dans les deux cas, et au second tour, les positions acquises furent conservées. Le siège radical à repourvoir à Schwyz ne fut pas combattu
[16].
Elections communales
Au niveau communal, les élections de Zurich suscitèrent un grand intérêt ; en dépit de très gros efforts de propagande, l'abstentionnisme progressa encore chez les électeurs. A droite entrèrent en lice pour la première fois — en ordre dispersé — les partis dits de la surpopulation étrangère, alors qu'à gauche les organisations progressistes (POCH) apparentaient leurs listes à celles du PdT. Le parti socialiste, aux prises avec des tensions internes, se vit menacé par les radicaux. Ces derniers, en lançant une candidature féminine, cherchaient à récupérer leur deuxième siège à l'exécutif, ravi en 1970 par les chrétiens-sociaux. Tous les partis traditionnels perdirent des voix, l'Alliance des indépendants au premier chef ; des gains furent enregistrés surtout à l'extrême-droite. Les socialistes, par les hasards de la proportionnelle, parvinrent à augmenter le nombre de leurs sièges au parlement, mais perdirent leur quatrième mandat au gouvernement. La radicale Regula Pestalozzi entra comme deuxième femme au sein de l'exécutif, composé de neuf membres. Dans ce dernier cas, les nombreux candidats de groupements non traditionnels en furent réduits à compter leurs voix
[17].
Au contraire, le renouvellement du législatif de Winterthour permit d'assister à un succès encore plus prononcé qu'à Zurich de la nouvelle droite. Le groupement local des « Jeunes lions » (Junge Löwen), qui avait abandonné le champ de bataille parlementaire, tenta en revanche d'accéder à l'exécutif grâce à l'appui d'autres partis du centre ; en vain
[18].
A
Lucerne, la démission d'un membre hors-parti de l'exécutif déclencha une lutte électorale autour du siège vacant. Quand bien même les radicaux soutenaient les prétentions du PDC à un second poste à l'exécutif, le deuxième tour vit le candidat soutenu par l'Alliance des indépendants, le « sans-parti » B. Heutschy, l'emporter. A
Saint-Gall, la succession au siège socialiste au sein de l'exécutif municipal ne donna lieu à aucun affrontement
[19].
[1] Glaris : NZ, 87, 18.3.74. Nidwald : Vat., 98, 29.4.74. Obwald : LNN, 98, 29.4.74. Grisons Vat., 50, 1.3.74 ; NBZ, 70, 4.3.74.
[2] Bund, 18, 23.1.74 ; LNN, 241, 17.10.74. Cf. APS, 1973, p. 18.
[3] Cf. APS, 1973, p. 163.
[4] Premières élections au suffrage féminin dans les cantons de Berne (recul de la participation de 59,1 à 48,1 %) et de Zoug (de 73,4 à 56,1 %) ainsi qu'à Winterthour (de 72,0 à 58,3 %) élections sans extension constitutionnelle de l'électorat dans les cantons de Glaris (recul de 64,1 à 54,9 %) et de Vaud (de 44,0 à 41,6 %) ainsi qu'à Zurich (de 56,9 à 49,0 %):
[5] GdL, 53, 5.3.74 ; cf. APS, 1970, p. 30 s. ; 1973, p. 30, 161. Pour le développement historique des rapports de force, cf. Roland Ruffieux (et autres), Les élections au Grand Conseil vaudois de 1913 à 1966, Lausanne 1974, notamment p. 128 ss. et 170 ss.
[6] BN, 101, 2.5.74. Cf. APS, 1970, p. 31 ainsi que supra, part. I, 1 d, question jurassienne.
[7] Vat., 121, 27.5.74 ; 136, 15.6.74 ; 146, 27.6.74. Cf. PSS, Rapport de gestion, 1955 et 1956, p. 53.
[8] Vat., 132, 10.6.74 ; 143, 24.6.74 ; 221, 24.9.74.
[10] Elections du 17 mars ; cf. NZZ, 126, 16.3.74 ; APS, 1973, p. 30.
[11] Elections du 3 mars ; cf. TLM, 27, 27.1.74 ; 29, 29.1.74 ; 32, 1.2.74 ; 51, 20.2.74 ; 68, 9.3.74 ; GdL, 52, 4.3.74.
[12] Elections des 7 et 28 avril ; cf. NZZ, 160, 5.4.74 ; NBZ, 111, 8.4.74 ; 132, 29.4.74 ; APS, 1971, p. 41 s.
[13] Elections du 5 mai ; cf. Bund, 102, 3.5.74 ; 104, 6.5.74 ; 105, 7.5.74.
[14] LNN, 38, 15.2.74 ; 40, 18.2.74 ; 261, 11.11.74 ; TA, 258, 6.11.74.
[15] Nidwald : LNN, 98, 29.4.74 ; Obwald : Vat., 98, 29.4.74.
[16] Soleure : Bund, 55, 7.3.74 ; SZ, 58, 11.3.74 ; 76, 1.4.74 ; APS, 1973, p. 27 s. Thurgovie : BN, 97, 26.4.74 ; 99, 29.4.74 ; NZZ, 231, 20.5.74 ; Schwyz : Vat., 98, 29.4.74.
[17] Elections du 3 mars : cf. R. Lienhard, « Zurich : SP vor der Wahl », in Profil, 1974, p. 42 ss. ; NZZ, 572, 9.12.73 ; TA, 50, 1.3.74 ; 53, 5.3.74 ; APS, 1970, p. 33.
[18] Elections du 17 mars : cf. TA, 59, 12.3.74 ; Ldb, 63, 18.3.74 ; 66, 21.3.74.
[19] Lucerne : LNN, 97, 27.4.74 ; 103, 4.5.74 ; 116, 20.5.74 ; 137, 17.6.74. La POCH présenta un candidat. — St-Gall : Ostschw., 144, 24.6.74.
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