Année politique Suisse 1974 : Chronique générale / Défense nationale
 
Instruction
Partiellement motivée par la contestation, la réforme de l'instruction engagée en 1971 a-t-elle porté ses fruits ? Les avis divergent. Dans un bilan intermédiaire présenté à la fin de 1974, les responsables se plaisent à constater que la majorité des propositions contenues dans le « rapport Oswald » de 1970 ont déjà été réalisées ou entreprises, bien qu'elles n'aient pas toujours produit, il est vrai, les résultats escomptés, notamment en ce qui concerne l'attitude générale à l'égard de l'armée et le comportement du soldat en déconsignation [37]. Les milieux favorables à une véritable « démocratisation » voient précisément dans ce relatif insuccès la conséquence de modifications purement formelles et le maintien, pour l'essentiel, de structures fondamentalement archaïques, surtout en matière d'autorité [38]. La démission au 31 décembre du chef de l'instruction, le colonel commandant de corps P. Hirschy, et son remplacement par le Valaisan G. Lattion ne devraient pas entraîner, aux dires mêmes de ce dernier, d'orientation radicalement nouvelle dans la conception et la direction de ce groupement d'importance capitale [39].
 
[37] Cf. la presse à partir du 20.12.74. Cf. aussi APS, 1973, p. 51.
[38] Critique formulée au Congres du parti socialiste suisse : JdG, 121, 27.5.74.
[39] JdG, 297, 20.12.74 ; 299, 23.12.74 ; TA, 296, 20.12.74 ; Vat., 300, 28.12.74. En 1973, le démissionnaire avait été chahuté par des jeunes (APS, 1973, p. 46).