Année politique Suisse 1975 : Eléments du système politique / Elections / Elections fédérales
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Démissions
Contrairement à 1971, le nombre des démissions se maintenait dans une limite étroite. 33 conseillers nationaux sortants renonçaient à se représenter (1971 : 49, 1967: 35, 1963 : 46) [5]. Il faut relever parmi les démissionnaires : pour les radicaux, W. Raissig et R. Eibel (ZH), respectivement représentant des intérêts immobiliers et éditeur du fameux « Trumpf Buur », J. Weber (SZ), ancien président de l'Union suisse des paysans, ainsi que H. Schmitt (GE), qui, en 1973, avait été proposé sans succès par son groupe comme conseiller fédéral ; dans les rangs du PDC, un autre candidat malchanceux au Conseil fédéral, E. Franzoni (TI), ainsi que les vétérans J. Tschopp (BL) et Ch. Primborgne (GE), qui ont appartenu au Conseil 20 ans et plus, et J. Binder (AG) qui s'était illustré par ses projets de réforme de l'Etat, alors que du côté socialiste, on note les syndicalistes H. Düby, E. Wüthrich et E. Bircher (tous BE) et O. Schütz (ZH) qui devait décéder peu avant la fin de sa septième législature [6]. Dans certains cas, on apprenait que les démissions intervenaient à la suite de pressions exercées à l'intérieur du parti. D'autre part, trois conseillers nationaux démissionnaires se présentaient aux Etats ; leur élection était pratiquement certaine [7].
A la petite chambre, la proportion des sièges vacants était un peu plus importante. Pour 33 sièges, l'élection populaire eut lieu simultanément avec le renouvellement du Conseil national ; huit anciens se retiraient et, peu avant les élections, disparaissait le socialiste saint-gallois M. Eggenberger, membre depuis 1947 de l'Assemblée fédérale à l'instar de son collègue de groupe zurichois Schütz [8]. Parmi les conseillers aux Etats démissionnaires, L. Guisan (lib., VD) et M. Lampert (pdc, VS), ont tous deux appartenu au parlement fédéral deux décennies durant. Après deux périodes législatives déjà, le démocrate-chrétien valaisan H. Bodenmann se retirait, à la suite d'un accord conclu entre démo-chrétiens et chrétiens-sociaux du Haut-Valais et qui veut que tous les huit ans le siège change de parti ; l'élimination de cet homme de 54 ans seulement ne se fit pas sans contestation [9].
 
[5] Cf. Elections au Conseil national 1975, Premier aperçu, Berne 1975, p. 17 ; E. Gruner / M. Daetwyler / O. Zosso, Présentation et sélection des candidats aux élections du Conseil national suisse, Bern 1975, p. 118 ; APS, 1967, p. 20. Cf. aussi infra, note 37.
[6] Elections au CF de 1973 ; APS, 1973, p. 18. Schütz : TA, 204, 4.9.75. Son successeur immédiat, M. Arnold, déjà CN jusqu'en 1971, renonça de lui-même à une nouvelle candidature.
[7] On nota des pressions sur Bircher (NZ, 91, 22.3.75), Birrer (pdc, LU : LNN, 203, 3.9.75) et Tschopp (pdc, BL : BN, 117, 23.5.75). Candidatures au CE : Baumberger (prd, AR), Masoni (prd, TI) et Debétaz (prd, VD).
[8] Eggenberger : Ostschw., 236, 9.10.75. En 1971, le nombre de démissions fut de 9, dont une à Berne où les CE sont élus par le Grand Conseil.
[9] TLM, 168, 17.6.75 ; Bund, 139, 18.6.75 ; Vat., 191, 20.8.75.