Année politique Suisse 1975 : Eléments du système politique / Elections / Elections cantonales et communales
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Election de l'exécutif
Presque partout, la réélection de l'exécutif donnait lieu à compétition mais nulle part l'ancienne répartition ne fut modifiée. Dans les cantons de Bâle-Campagne et Zurich, les socialistes ont cherché à nouveau à reconquérir un double mandat qu'ils détenaient jadis en présentant des candidats de lutte. A Liestal, le Parti évangélique tentait lui aussi d'obtenir un siège au gouvernement ; le POCH, en outre, faisait de même dans les deux cantons et Zurich vit également se présenter la Ligue marxiste révolutionnaire. A Zurich, la campagne fut marquée par les attaques d'étudiants progressistes contre le représentant des indépendants, A. Gilgen, chef du Département de l'instruction publique, auquel on reprochait une politique de l'éducation répressive. Dans le canton de Lucerne, le POCH présentait le seul « outsider » face aux conseillers d'Etat sortants. La lutte semblait plus ouverte au Tessin, où la proportionnelle favorise la représentation d'un plus grand nombre de partis au gouvernement [42].
En ville de Lucerne, le PDC s'attaquait à la prédominance traditionnelle des radicaux, tandis qu'à Genève, Vigilance postulait pour la première fois un siège à l'exécutif municipal [43].
Mentionnons encore diverses élections complémentaires qui n'ont pas davantage donné lieu à des changements de nature politique. En Thurgovie, la succession de deux magistrats, l'un radical, l'autre agrarien, n'a pas été combattue. En Argovie, on vit démissionner le radical B. Hunziker, chef des Travaux publics, qui s'était signalé lors du conflit avec les occupants du terrain de la centrale de Kaiseraugst, ainsi qu'un démo-chrétien qui, élu conseiller national, devait abandonner, selon la loi argovienne, son siège au Conseil d'Etat. Une candidature non officielle d'un démo-chrétien dirigée contre la prédominance des juristes au sein de l'exécutif, demeura sans succès. Il en alla de même avec une candidature du PdT à Berne, qui convoitait un siège radical à l'exécutif de la ville [44].
 
[42] Bâle-Campagne (élections du 20.4) : BN, 79, 5.4.75 ; NZZ, 88, 17.4.75 ; NZ, 124, 21.4.75. Zurich (élections du 27.4) : NZZ, 90, 19.4.75 ; 91, 21.4.75 ; TA, 94, 24.4.75 ; 97, 28.4.75. Lucerne (élections du 27.4) : NZZ, 94, 24.4.75 ; Vat., 97, 28.4.75 ; 100, 1.5.75. Tessin (élections du 20.4) NZZ, 86, 15.4.75 ; BN, 89, 17.4.75 ; CdT, 92, 22.4.75. La réélection de l'exécutif de AR par la Iandsgemeinde ne fut pas disputée (NZZ, 97, 28.4.75).
[43] Lucerne (élections du 25.5) : LNN, 106, 9.5.75 ; 119, 26.5.75. Genève (élections du 25.5) TG, 104, 6.5.75 ; 119, 26.5.75.
[44] Thurgovie (élections du 2.3) : Ldb, 45, 25.2.75 ; NZZ, 51, 3.3.75. Argovie (élections du 21.12) : TA, 109, 14.5.75 ; Vat., 227, 1.10.75 ; 270, 20.11.75 ; 295, 19.12.75 ; LNN, 279, 1.12.75 ; 297, 22.12.75. Pour l'occupation de Kaiseraugst, cf. infra, part. I, 6a (Atomkraftwerke). Berne (élections du 8.6) : Bund, 131, 9.6.75.