Année politique Suisse 1975 : Politique sociale / Population et travail
 
Conventions collectives de travail
Ainsi que l'indique la statistique de l'OFIAMT, l'adaptation des salaires aux modifications de l'indice des prix à la consommation figure de plus en plus dans les conventions collectives de travail. En mai 1975, sur les 332 conventions en vigueur prises en considération, 57 % contenaient des clauses relatives au renchérissement contre 39 % en 1972 et seulement 17 % en 1957. Par contre, le système dit de l'échelle mobile ne rencontre pas le môme taux d'adhésion ; le nombre de conventions le prévoyant reste stable (30), la seule branche à le pratiquer massivement étant celle des denrées alimentaires et des produits fourragers [17]. L'indexation des salaires fut également au centre des négociations de l'année en cours ; la situation économique des diverses branches fut déterminante car si la chimie bâloise a pu conserver la totalité de cette indexation, elle est remise en question dans la construction et le bâtiment, alors que dans l'horlogerie, malgré la convention collective, elle est refusée par les employeurs. Ce qui provoqua une plainte de la FTMH auprès du tribunal arbitral [18]. Le conflit opposant la Société suisse des maîtres imprimeurs à la Fédération suisse des typographes (FST) a connu de nombreux rebondissements et s'est terminé, fin mai, par la reconduction de l'ancienne convention quelque peu modifiée. Dans un premier temps, les typographes réduisirent leur catalogue de revendications ; puis, devant le refus des maîtres imprimeurs, la FST consulta sa base début mars sur l'attribution au comité central des compétences nécessaires pour décréter des mesures de lutte. La majorité des deux tiers ne fut pas atteinte ; le résultat de la votation (65,72 % pour) constituait un rejet des propositions patronales mais ne permettait pas au comité central d'engager la lutte. Il décidait dès lors de reprendre les négociations et acceptait en avril la reconduction de l'ancienne convention. Cette décision donnait lieu à un recours de la Typographia zurichoise ; une nouvelle votation de la base vit se dégager une majorité de 51,5 % favorable au comité central. Ainsi la FST rejoignait la position prise dès mi-mars par le Syndicat suisse des arts graphiques, de tendance démocrate-chrétienne [19].
Selon les données officielles, des 8 (1974 : 6) conflits du travail qui se sont déroulés durant l'année, 6 (3) ont provoqué un arrêt de travail d'un jour au moins. Ces conflits, répartis entre 6 entreprises, concernèrent 323 (299) travailleurs et entraînèrent la perte de 1773 (2777) journées de travail. La majorité d'entre eux eurent lieu en Suisse romande, certains combinant arrêt du travail et occupation d'entreprise [20].
 
[17] La Vie économique, 48/1975, p. 455 ss. Echelle mobile : sytème d'indexation des salaires obligeant l'employeur à les adapter automatiquement au nouvel indice des prix dès que celui-ci se modifie dans une mesure spécifiée préalablement ou à procéder à une telle adaptation à date fixe.
[18] Situation générale : NZ, 396, 20.12.75 ; LNN, 302, 30.12.75. Bâtiment : BüZ (sda), 332, 22.12.75 ; Tw (sda), 299, 22.12.75. Horlogerie : NZZ (sda), 279, 1.12.75.
[19] 24 Heures, 48, 27.2.75 ; 62, 15.3.75 ; 82, 10.4.75 ; JdG (ats), 59, 12.3.75 ; TA, 62, 15.3.75 ; Relieur Cartonnier, 6, 27.3.75 ; 10, 22.5.75 ; 11, 5.6.75 ; cf. également APS, 1974, p. 123.
[20] La Vie économique, 49/1976, p. 36 ; cf. APS, 1974, p. 124. Occupations : NZ, 308, 4.10.75 ; JdG (ats), 277, 27.11.75 ; VO, 287, 11.12.75.