Année politique Suisse 1976 : Partis, associations et groupes d'interêt / Partis
 
Parti socialiste suisse
Le secrétaire général du PDC ayant souligné l'attitude ambivalente des autres membres de la coalition gouvernementale, le président du Parti socialiste suisse (PSS), H. Hubacher, lui a répliqué en qualifiant son propre parti de plus fidèle des partis gouvernementaux. Cela n'apparut cependant pas dans les mots d'ordre donnés par le PSS lors des votations. Il a non seulement soutenu trois initiatives rejetées par le Conseil fédéral, mais encore combattu un article constitutionnel sur la radio et la TV, en faveur duquel le chef socialiste du DFTCE faisait campagne [15]. Cette ambivalence trouve son origine tant dans l'appartenance du PSS à une des ailes de la coalition, que dans ses divergences internes. Celles-ci apparurent à nouveau plus nettement après l'année électorale 1975. Des représentants de la « Jeune gauche », concentrée avant tout dans la région de Zurich, ont mené dans diverses publications, une polémique acerbe contre les courants réformistes [16]. Du canton de Vaud, on a invité le parti à se retirer du gouvernement [17]. Lors du congrès de Montreux, à fin octobre, l'opposition interne parvint à infliger de sévères défaites à la direction : par l'appui massif donné à l'initiative des POCH sur les 40 heures — alors que le comité central proposait la liberté de vote — et par la décision d'élaborer un nouveau programme, contenant une rupture avec le capitalisme et une stratégie de transition au socialisme. Ce faisant, la majorité des délégués se distanciait de l'Union syndicale suisse (USS), dont le président, E. Canonica, rejetait non seulement l'initiative des POCH, mais aussi une motion, acceptée par le comité, demandant la préparation d'une initiative en faveur d'une augmentation du droit minimal aux vacances. En outre, le congrès a approuvé des thèses sur l'éducation. Elles visent avant tout à garantir l'égalité des chances et à encourager un comportement solidaire plutôt que l'esprit de compétition. Une intervention contre la taxe à la valeur ajoutée, en revanche, n'a pas rencontré de succès ; il en allait de même de onze projets d'initiatives. D'autre part le PSS a renforcé son secrétariat central, le subordonnant à un secrétaire central-délégué en la personne de Christoph Berger [18],
Des tensions internes sont aussi apparues au sein de quelques partis cantonaux. A preuve, l'élection, contestée bien que confortable, de Hansjörg Braunschweig, ancien président du Conseil suisse de la Paix, à la tête du PS du canton de Zurich. Au Tessin, le PS a cherché à résoudre son dilemme en passant, d'une part, un accord sur la politique du gouvernement cantonal avec le PRD et le PDC et, d'autre part, en participant à un cartel des gauches, avec le PSA et le PdT, sur le plan de la politique communale [19].
 
[15] Hubacher : TW, 195, 21.8.76. Initiatives : il s'agit de celles sur la participation, sur la semaine de 40 heures (cf. supra, part. I, 7a, Participation, Temps de travail) et sur l'assurance-responsabilité civile pour véhicules (cf. supra, part. I, 6b, Strassenverkehr). Radio et télévision : cf. supra, part. I, 8c ; TA, 189, 16.8.76 ; TW, 195, 21.8.76.
[16] Cf. B. Bürcher in Profil, 1976, p. 33 ss. ; lnlrarot, no 25, juin 1976 ; no 26, juillet-août 1976. Cf. aussi R. Lienhard in Profil, 1976, p. 241 ss., 283 s. ainsi que FA, 207, 31.12.76.
[17] P. Aguet in Tribune socialiste vaudoise, 46, 28.6.76 ; 47, 14.9.76.
[18] Presse du 1.11.76 ; FA, 157, 2.11.76 ; gk, 37, 4.11.76 ; PS, Congrès 76, Procès-verbal des décisions, Berne 1976. Cf. supra, part. I, 7a (Temps de travail). Pour le secrétariat central, cf. FA, 37, 15.6.76.
[19] Zurich : Presse du 26.4.76 ; TW, 97, 27.4.76. Tessin : CdT, 39, 17.2.76 ; NZZ, 40, 18.2.76. Cf. aussi l'exclusion de H. Schmid à Bâle vu l'irrégularité de sa candidature (supra, part. I, 1e, Elections cantonales, exécutif).