Année politique Suisse 1976 : Partis, associations et groupes d'interêt / Partis
Parti radical-démocratique
Comme à l'accoutumée, le Parti radical-démocratique (PRD) n'a pas connu de révoltes de la base lors de ses assemblées de délégués. En mai, les représentants siégeant à Schaffhouse ont même recommandé à la majorité des deux tiers l'adoption de la loi sur l'aménagement du territoire, comme le lui demandait le comité central. La rébellion fut cependant le fait des partis cantonaux : 13 d'entre eux ont refusé de suivre à cette occasion l'avis du parti suisse
[20]. L'aversion pour le renforcement de l'unité du parti que traduit cette attitude s'est aussi exprimée lors de la revision des statuts, commencée en 1972 et adoptée finalement au congrès de Schaffhouse. Les objectifs principaux de la revision — de manière analogue à celle du PDC en 1970 — étaient d'asseoir le parti sur un effectif de membres bien défini, de rendre plus efficaces les organes centraux et de procéder à une dénomination uniforme du parti. Ce sont surtout les représentants des cinq cantons de Suisse centrale qui s'y sont opposés. Les partis cantonaux ont, cependant, été astreints à organiser en cinq ans des fichiers de leurs membres, dont on a renoncé, toutefois, à exiger qu'ils versent une cotisation directe à l'organisation nationale. Néanmoins, les nouveaux statuts leur donnent le droit d'adresser des propositions aux organes exécutifs centraux ; la possibilité d'une consultation de la base est prévue. Les innovations suivantes sont destinées avant tout à renforcer les organes centraux : l'assemblée des délégués est composée dorénavant de représentants élus pour quatre ans ; à la place du comité central, dont le noyau était formé des présidents des partis cantonaux, a été institué un conseil des délégués, désigné par l'assemblée, compétent pour répondre aux procédures de consultations et pour les mots d'ordre de moindre importance. Le comité directeur a été réduit et les partis cantonaux invités à respecter davantage les mots d'ordre donnés par le parti national. Il n'a pas été possible d'imposer une dénomination unique
[21].
Sur le plan cantonal, le parti genevois, dirigé par de jeunes politiciens, a continué à se montrer actif. Une cérémonie commémorative de la révolution genevoise de 1846, à la place du Molard, lui donna l'occasion de réclamer l'introduction progressive de la semaine de quarante heures. Après l'institution, à fin 1975, d'un cabinet fantôme cantonal — le « miroir de l'Etat » —, un « miroir de la Ville » a été créé, destiné à servir avant tout de laboratoire d'idées
[22].
[20] Cf. supra, part. I, 6c (Raumplanung).
[21] PRD, Statuts, 1976. Cf. NZZ, 116, 19.5.76 ; 119, 22.5.76 ; 121, 25.5.76 ; presse du 24.5.76. Peu avant, le Parti libéral lucernois (PRD) avait refusé d'adapter la dénomination du parti national (LNN, 113, 15.5.76), à l'inverse du parti glaronais (ancien Allgemeine Bürgerliche Volkspartei ; cf. PRD, Information, 1977, no 1, p. 17). Cf. aussi APS, 1972, p. 164 ; 1973, p. 162 ; 1974, p. 172 s.
[22] Cérémonie commémorative : TG, 237, 11.10.76. Miroir de l'Etat : TG, 235, 9.10.75. Miroir de la Ville : TG, 260, 6.11.76. Cf. aussi NZ, 23, 22.1.76 ; 24 heures, 204, 1.9.76 ainsi que APS, 1975, p. 175.
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