Année politique Suisse 1976 : Enseignement, culture et médias / Enseignement et recherche / Hautes écoles
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Politique estudiantine
La récession, les incertitudes quant aux possibilités et aux chances d'exercer une profession après la fin des études [59], ainsi qu'un accès à l'université plus difficile ont pu contribuer à ce que n'éclatent pas de conflits majeurs dans la politique estudiantine [60]. A Zurich, le contenu, le statut judiciaire et le mode de financement des journaux d'étudiants, « Das Konzept » [61] et « Zürcher Student », ont déchaîné une fois de plus les critiques des étudiants et de la presse, ce qui, indirectement, a mis en avant les questions de liberté d'association et d'affiliation obligatoire [62]. Bien qu'une première votation ait dégagé parmi les étudiants une majorité claire pour la poursuite du soutien financier à ces journaux [63], la Commission universitaire du canton en a assujetti l'obtention à des concessions de fond [64] et le Conseil des écoles polytechniques fédérales a décidé pour sa part de supprimer l'aide officielle apportée aux journaux incriminés [65]. Les journaux des étudiants de Saint-Gall et de Fribourg ont également provoqué quelque remous [66]. Dans sa « lutte contre la répression », l'Association des étudiants bernois a considéré comme un succès le fait que le Tribunal fédéral ait admis la plainte de droit public d'un étudiant condamné antérieurement par la justice militaire, à qui on avait imposé un délai d'attente d'une année avant l'immatriculation [67], et le fait que ce même tribunal ne soit pas entré en matière sur la plainte déposée contre l'emploi de fonds d'une caisse collective à des fins de politique estudiantine [68]. La suppression du rabais de 10 % à l'achat de livres, décidée par l'Association suisse des libraires et éditeurs, a entraîné la fondation par les associations d'étudiants de leurs propres librairies de « combat ». Certaines d'entre elles ont atteint, en l'espace de quelques mois, des chiffres d'affaires considérables [69]. Une grève à l'Institut du journalisme de l'Université de Fribourg a été interrompue après trois semaines, les étudiants protestant sans succès contre le licenciement d'un assistant [70].
 
[59] Vat., 54, 5.3.76 ; Berner Student, 11, 10.11.76 ; Uni intern, no 6, déc. 1976.
[60] Cf. APS, 1975, p. 144 s. ; TLM, 294, 23.10.76 ; cf. également Festschrift aus Unbehagen, Von der sauberen zur gesäuberten Uni, Hg. Autorenkollektiv der SUB und GKEW Universität Bem, 1976.
[61] Le journal « Konzept », qui paraissait depuis 1972 comme supplément du « Zürcher Student », est financé par les étudiants zurichois de l'Université et de l'EPF et par l'UNES, prenant ainsi le caractère d'une publication officielle.
[62] NZZ, 14, 19.1.76 ; 15, 20.1.76 ; 24, 30.1.76 ; 26, 2.2.76 ; Zürcher Student, no 8a, janv. 1976 (no spécial) ; no 9, fév. 1976 ; NZ, 36, 2.2.76 ; Konzept, 2, 20.2.76 ; 5, 20.5.76 ; 6, 10.6.76.
[63] NZZ, 30, 6.2.76.
[64] NZZ, 110, 12.5.76 ; 113, 15.5.76 ; NZ, 157, 21.5.76 ; TA, 118, 22.5.76 ; 143, 23.6.76 ; Ldb, 118, 24.5.76. Cf. Konzept, 11, 10.11.76. Le recours déposé en conséquence par les étudiants a été rejeté par le Département de l'instruction (NZZ, 158, 9.7.76), et en mars 1977, le Conseil d'Etat zurichois abolissait l'affiliation obligatoire (Bund, 54, 5.3.77).
[65] NZZ, 196, 23.8.76.
[66] LNN, 45, 24.2.76 ; Berner Student, 6, 16.6.76 ; TLM, 118, 1.7.76 ; La Gruyère, 75, 1.7.76 ; Lib., 227, 4.7.76.
[67] Suspension de l'inscription : cf. Berner Student, 1, 21.1.76 ; 9/10, 20.10.76 ; TW, 30, 6.2.76 ; voir la presse des 22 et 23.9.76. Motifs de la décision du Tribunal fédéral : LNN, 286, 7.12.76 ; NZZ, 294, 15.12.76.
[68] Bund, 223, 23.9.76.
[69] Ainsi à l'Université de Zurich, à l'EPF Zurich, à Berne, Saint-Gall et Bâle ; cf. Zürcher Student, no 1, avril 1976 ; no 2, mai 1976 ; NZZ, 230, 1.10.76 ; 254, 29.10.76 ; Berner Student, 9/10, 20.10.76 ; TW, 251, 26.10.76.
[70] Lib., 198, 28.5.76 ; TLM, 163 et 164, 11 et 12.6.76 ; Vat., 135, 12.6.76.