Année politique Suisse 1978 : Eléments du système politique / Elections
 
Elections pour le Conseil des Etats
La composition du Conseil des Etats s'est quelque peu modifiée en 1978. On a enregistré en effet quatre élections complémentaires et la nomination des deux représentants jurassiens. Dans le canton de Zurich, deux femmes, M. Ribi (prd) et E. Lieberherr (ps) se sont présentées pour le siège laissé vacant à la suite de la promotion de F. Honegger au Conseil fédéral. C'est avec une relative surprise que la socialiste a remporté cette élection devenant ainsi, après la retraite de l'ex-conseillère genevoise Lise Girardin (prd) battue en 1975, l'unique représentante féminine à la chambre «haute» [1]. Dans le canton de Neuchâtel, une véritable bataille s'est déclanchée autour du choix du candidat devant succéder à P. Aubert également promu au gouvernement. Les trois partis bourgeois (radicaux, libéraux, progressistes nationaux) avaient déclaré qu'ils ne combattraient pas une candidature socialiste pour autant qu'elle échût à R. Meylan, conseiller d'Etat en charge et chef des départements de l'industrie et de la justice. Cette prise de position avait favorisé par réaction certains socialistes à avancer deux autres candidats que le bloc bourgeois se proposait de combattre avec le libéral J.-F. Aubert si d'aventure la candidature de R. Meylan était écartée par l'assemblée des délégués socialistes. Face à cette pression, le Congrès cantonal du PS se prononça pour ce dernier espérant éviter ainsi une élection populaire. Cependant la candidature d'un représentant de la LMR obligea les citoyens du canton à se rendre aux urnes [2]. Lors du scrutin, où le record d'abstentionnisme a été pulvérisé (18,2% de participation), le socialiste fut facilement élu [3]. H. Meier (pdc) a succédé au député démissionnaire glaronnais F. Stucki (udc) et le souverain de Bâle-Ville a élu en lieu et place de W. Wenk (ps), le socialiste C. Miville [4]. Enfin les élections tacites des deux représentants jurassiens résultaient du refus du Parti libéral-radical (PRD) de s'engager dans la bataille [5]. Ainsi, pour la première fois, le Parti socialiste obtient sept sièges à la chambre des cantons et le PDC se retrouve avec 19 mandats.
Conséquence directe de cette votation, les autonomistes du Jura-Sud disposent dorénavant d'un député au Conseil national; alors que dans le canton de Glaris, les socialistes ont perdu (à cause de la démission de D. Baumgartner) le seul siège du canton qui est revenu à F. Hösli (udc) [6].
 
[1] TLM, 18, 18.1.78; NZZ, 15, 19.1.78; Tat, 16, 20.1.78 et presse du 23.1.78.
[2] 24 Heures. 5, 7.1.78 ; JdG. 5. 7.1.78 ; 32. 8.2.78; TLM, 8. 8.1.78 ; 9, 9.1.78.
[3] Presse du 13.2.78.
[4] Glaris: Vat., 2, 4.1.78; NZZ. 279. 30.11.78. Bâle-Ville; BaZ. 295, 16.11.78; 306, 1.12.78: 308.4.12.78; NZZ. 279, 30.11.78.
[5] Les deux élus sont R. Schaffter (pdc) et P. Gassmann (ps): TLM. 327, 23.11.78; Bund. 281, 30.11.78; 24 Heures, 279. 30.11.78.
[6] LNN, 58. 10.3.78 ; NZZ. 60. 13.3.78.