Année politique Suisse 1978 : Eléments du système politique / Elections / Elections cantonales
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Berne
Dans le canton de Berne les élections d'avril étaient doublement marquées par la question jurassienne: elles se sont déroulées dans une phase transitoire précédant l'accession officielle du Jura à la souveraineté cantonale. De plus elles jouaient pour la partie du Jura restée bernoise le rôle d'un nouveau plébiscite où l'antagonisme autonomistes-antiséparatistes a traversé une nouvelle fois les partis traditionnels [18]. C'est le terme «stabilité» qui a caractérisé à merveille l'élection au Grand Conseil. Les Bernois en général ont fait confiance aux partis en place. L'UDC, l'AN et les républicains ont perdu des sièges au profit des radicaux et de divers petits partis. Avec 74 mandats, I'UDC reste la force politique majeure du canton; alors que trois nouvelles formations (Alternative démocratique à Berne-Ville, Union démocratique fédérale à Thoune et Unité jurassienne) font pour la première fois leur apparition au parlement [19]. Dans les cercles électoraux du Jura-Sud, les autonomistes ont réussi à conserver deux sièges à Moutier et à renforcer leur position à Courtelary. Quant à Force démocratique, même s'il n'a pas pu enrayer la relative poussée d'Unité jurassienne, certains de ses candidats ont obtenu des scores personnels assez exceptionnels [20]. Renouvelé également en avril sous l'ancienne constitution, le Conseil d'Etat n'a enregistré aucune modification. Les deux nouveaux représentants du Jura-Sud, H.-L. Favre (prd) et H. Sommer (ps), ont facilement été élus [21].
 
[18] JdG, 91, 20.4.78.
[19] Presse du 24 au 27.4.78. A cause de nombreuses listes apparentées, I'UDC, qui gagne pourtant des suffrages, a perdu des sièges.
[20] Lib., 171, 25.4.78.
[21] Presse des 25 et 26.4.78.