Année politique Suisse 1978 : Infrastructure, aménagement, environnement / Transports et communications
 
Trafic au sein des agglomérations
La commission de la CGST ne s'est guère prononcée sur le trafic au sein des agglomérations, parce qu'elle le considère comme un problème surtout régional, relevant donc de la compétence exclusive des cantons et des communes [5]. Certes, les problèmes de transport dans les villes elles-mêmes n'ont pas encore trouvé de solution satisfaisante, mais une idée gagne du terrain: il importe d'accorder la priorité à l'extension des transports publics dans les régions où la densité de la population est très élevée. Le Conseil d'Etat du canton de Genève a publié un plan de circulation prévoyant, pour les dix prochaines années, des investissements de l'ordre de 280 millions de francs en faveur des transports publics. Dans le canton de Zurich, les citoyens ont décidé, contre la volonté du gouvernement, la création d'un fonds des transports. Par conséquent, un montant annuel de 40 millions de francs sera versé au fonds pour le financement de projets d'extension des transports publics [6]. Les citoyens de la ville de Zurich ont, de leur côté, approuvé un crédit de 137 millions de francs pour la construction d'une ligne de tram jusqu'à Schwammendingen. Cette infrastructure sera financée par le fonds communal des transports créé en 1977 [7]. Au terme de discussions qui ont duré plusieurs années, le Grand Conseil zurichois a déterminé, à l'occasion du débat du plan cantonal en matière de transports, le tracé de la future ligne du Zurichberg. Cette décision permettra de réaliser enfin cette liaison ferroviaire importante pour contenir le flot des travailleurspendulaires et déchargera par la même occasion la gare principale [8]. En outre, le Grand Conseil zurichois a voté le doublement partiel de la voie unique du chemin de fer du Glattal (ligne assurant la desserte du futur chemin de fer du Zurichberg). Par conséquent, l'initiative populaire demandant un réaménagement complet de cette ligne a été retirée [9].
De nombreux conflits ont chaque année pour thème la question suivante: dans quelle mesure le souverain doit-il exercer son influence sur la gestion des transports publics urbains? En 1977, les citoyens bâlois avaient rejeté une extension des droits populaires en matière de tarifs. Toutefois l'annonce de l'augmentation des tarifs a soulevé une vague de protestations et de manifestations. Celles-ci ont été organisées par des mouvements d'extrême gauche et n'ont pas atteint l'ampleur de celles de 1969; elles'sont restées sans suite [10]. En ville de Lucerne, le gouvernement et le parlement se sont prononcés contre une initiative populaire lancée par le POCH qui demandait qu'un droit de participation soit accordé au législatif en matière de prestations offertes par les entreprises de transports urbains (réseaux et horaires) [11].
Les opinions sur la construction de parkings dans le centre des villes et â proximité de celles-ci ont été controversées. En effet, les commerçants situés au centre des villes espèrent que ces parkings les aideront à lutter contre la concurrence que leur font les centres d'achats situés hors des villes. En revanche, les opposants craignent que ces parkings provoquent un accroissement considérable de la circulation au centre des villes avec tous les inconvénients que cela comporte pour l'environnement. Dans le canton de Zurich, le POCH a lancé une initiative selon laquelle les autorisations permettant de construire de grandes installations de parcage devraient dépendre d'une votation populaire, même si les promoteurs sont des particuliers. En ville de Bâle, le POP a réclamé, sous forme d'une initiative populaire, une interdiction des parkings sur le domaine public du centre de ville [12].
 
[5] CGST, p. 49 s. Cf. aussi APS, 1976, p. 98.
[6] Genève: TG, 32, 8.2.78. Zurich: NZZ, 65, 18.3.78; Vr, 73, 30.3.78; TA, 76, 3.4.78 (125 981 oui contre 80 999 non).
[7] NZZ, 21, 26.1.78; 219, 21.9.78; 222, 25.9.78. Cf. aussi APS, 1977, p. 102.
[8] NZZ, 128, 6.6.78; 140, 20.6.78; 141, 21.6.78; TA. 254, 1.11.78. Cf. également APS. 1973, p. 89; 1976, p.98 s.
[9] APS, 1976, p.164 ; TA, 265, 14.11.78.
[10] BaZ, 3, 4.1.78; 18, 19.I.78; 60, 2.3.78; 70, 12.3.78; 85, 29.3.78; APS, 1969, p.97; 1977, p. 102.
[11] LNN, 283, 6.12.78; 290, 15.12.78; PZ, 19, 25.5.78.
[12] Zurich: TA, 218, 20.9.78; PZ, 46/47, 21.12.78. Bâle: Vorwärts, 5, 2.2.78; BaZ, 72, 14.3.78. Cf. aussi H. Boesch, «Die Bedeutung des öffentlichen Verkehrs in der Agglomeration», in Dokumente und Informationen zur Schweizerischen Orts-, Regional- und Landesplanung, 1978, no 49/50, p. 48 ss. Pour la position des commerçants cf. BaZ, 66, 2.3.78; TA, 225, 29.9.78.