Année politique Suisse 1978 : Politique sociale / Santé, assistance sociale, sport
 
Produits engendrant la dépendance
Pour sa part, le Conseil fédéral et les Chambres ont décidé de rejeter l'initiative populaire des jeunes Bons Templiers sans lui opposer de contreprojet. Déposée en avril 1976, cette initiative exigeait l'interdiction totale de la publicité pour le tabac, ses succédanés et les boissons alcooliques. Certes, ont estimé nos autorités, l'objectif visé est «louable», mais il peut très bien être atteint par d'autres moyens, comme la prévention par l'éducation sanitaire et d'autres mesures analogues actuellement étudiées dans le cadre de la préparation de divers textes législatifs [5]. De leur côté, les jeunes Bons Templiers ont souligné le caractère «démagogique» des explications fédérales dans la mesure où derrière celles-ci se profile la défense de la liberté du commerce et de l'industrie [6]. En marge de ces propos, l'Institut suisse de prophylaxie de l'alcoolisme (ISPA) a publié en 1978 un certain nombre de données chiffrées intéressantes. Ainsi, même si la Suisse fait partie du peloton de tête des pays européens consommateurs d'alcool, sa consommation tend à diminuer légèrement et ce pour pratiquement tous les types de boissons alcoolisées. Cependant, l'alcool dans notre pays demeure malgré tout un problème important [7]. En revanche, la consommation de cigarettes est quant à elle en hausse [8]. Les nouvelles normes insérées dans l'ordonnance sur les denrées alimentaires et obligeant les fabriquants de cigarettes à indiquer la teneur en substances nocives de nicotine et de goudron sont entrées en vigueur en novembre. Elles seront complétées plus tard par la teneur en oxyde d'azote et en monoxyde de carbone [9].
L'exécutifa soumis aux Chambres le projet de versement d'une contribution annuelle de 100 000 francs au Fonds des Nations Unies pour lutter contre les abus de drogue. Encouragé en cela par une pétition déposée au Conseil national par «FLIP-IN» de Zurich, le gouvernement a précisé que ce fléau, qui impose déjà de lourdes charges à la collectivité, ne peut être combattu efficacement qu'au niveau international [10]. Quant aux médicaments, c'est avant tout les problèmes relatifs à leur coût et à leur diminution possible qui ont été débattus [11].
 
[5] FF, 1978, I, p. 1105 ss. ; BO CN, 1978, p.924 ss. ; BO CE, 1978, p. 407 ss. ; TG, 69, 23.3.78 ; 144, 23.6.78 ; TA, 87, 15.4.78; LNN, 142, 22.6.78.
[6] TLM, 264, 21.9.78; BB aktuell, 45, 10.11.78.
[7] La consommation annuelle d'alcool pur par habitant en Suisse est aujourd'hui de l'ordre de 10,33 litres (1973: 11,4 litres et au début du siècle: 15 litres). Cependant, un tiers des hospitalisations sont une conséquence de l'alcool ; de même que 10% de nos concitoyens consomment la moitié de l'alcool mise sur le marché (24 Heures, 5, 7.1.78; LNN. 91, 20.4.78; 174, 29.7.78; Tat, 105, 9.5.78; TA, 116, 23.5.78).
[8] Cf. le rapport publie par l'économiste F. Leu in TLM, 29, 29.1.78.
[9] RO, 1978, p. 1585 ss.; 24 Heures. 243, 18.10.78; LNN, 243, 19.10.78.
[10] FF, 1978, I, p. 1429 ss.; Délib. Ass. féd., 1978, I/II, p. 56; NZZ, 65, 18.3.78; 126, 3.6.78; JdG. 127, 3.6.78.
[11] TA, 39, 16.2.78; BaZ, 71, 13.3.78; 186, 14.6.78.