Année politique Suisse 1979 : Infrastructure, aménagement, environnement / Protection de l'environnement
 
Protection des eaux
Malgré les efforts consentis en faveur de la protection des eaux, l'état de nos rivières et de nos lacs laisse encore beaucoup à désirer. Phosphates et métaux lourds restent les problèmes principaux. On constata la présence de mercure, cadmium, zinc, plomb ou cuivre dans de nombreuses rivières. La multiplication des algues due au phosphore et le déficit en oxygène qui en résulta, fut diagnostiqué dans la plupart de nos lacs et cours-d'eau. Le Rhin n'échappa pas à cette règle. Pourtant la quantité de certains acides diminua et quelques sortes de poissons recommencèrent à y vivre. Une convention européenne relative à la protection de ses eaux contre les pollutions chimiques entra en vigueur en février 1979. En outre, Bâle, seule agglomération suisse à déverser de l'eau sale dans le fleuve, disposera dès 1982 des stations d'épuration nécessaires, actuellement en construction [5]. Nos lacs souffrirent d'un fort accroissement de la teneur en phosphate depuis les années 60. On parla à diverses reprises de «l'agonie du Léman». Pullulation des algues et déficit en oxygène furent attribués par la presse au manque, ou au fonctionnement insuffisant, de stations d'épuration, ainsi qu'à un respect des normes et recommandations pas toujours scrupuleux. La Commission internationale pour la protection des eaux du Léman proposa la création d'un fonds central de déphosphatisation alimenté par les communes riveraines et, parallèlement, une interdiction de la publicité pour les produits phosphatés à la télévision [6]. En revanche, le lac de Constance s'assainit et la pauvreté en oxygène sembla se résorber. Ses eaux ne sont pourtant pas encore tirées d'affaire. Les riverains se déclarèrent prêts à collaborer et à terminer jusqu'en 1982 toutes les stations d'épuration du lac ainsi que de ses affluents, et de les compléter par un troisième degré, qui serait une épuration chimique des phosphates [7]. Malgré une situation alarmante; une partie seulement des stations disposent du troisième degré. Ceci ne suffit pourtant même plus et l'on en conçut un quatrième permettant de réduire la teneur à 0,2 mg/l. C'est à Hochdorf (LU) que l'on essaya une telle installation [8].
 
[5] Convention: RO, 1979. p. 96 ss. Etat des eaux: BaZ, 124, 30.5.79; Bund, 124, 30.5.79 ; JdG, 129, 6.6.79 ; 25, 29.10.79; TLM, 332, 28.11.79; cf. aussi APS, 1977, p. 115.
[6] TLM, 282, 9.10.79; 318. 14.11.79; JdG, 261, 8.11.79; Bund, 267, 14.11.79.
[7] SGT, 98, 28.4.79; 133, 11.6.79.
[8] TA, 105, 8.5.79; 165, 19.7.79 ; NZZ, 154, 6.7.79. Les trois premiers degrés avaient permis de retirer chaque année 17 tonnes de phosphore du lac de Baldegg. On espéra en filtrer 2.0 à 2.5 tonnes de plus.