Année politique Suisse 1979 : Enseignement, culture et médias / Enseignement et recherche
Formation professionnelle
La nouvelle
loi sur la formation professionnelle votée par le peuple l'année précédente, fut concrétisée en 1979 par une ordonnance d'exécution. Celle-ci prévoit, entre autre, que des cours d'introduction, destinés à dispenser à l'apprenti les techniques de base de son métier, compléteront le système actuel de formation dans l'entreprise et à l'école professionnelle. Les frais occasionnés par ces leçons seront à la charge de l'industrie. La formation élémentaire, prévue par la loi, aura une durée variant entre un et deux ans. Elle donnera lieu à un contrat qui sera soumis à l'autorité. Celle-ci pourra le refuser, s'il s'avère que l'apprenti pourrait recevoir une formation plus complète. Au cours de la procédure de consultation, l'ordonnance fut qualifiée de réaliste par plusieurs partis et organisations. On critiqua cependant souvent la définition trop vague des branches facultatives et de la formation des maîtres d'apprentissage. La gauche, après avoir partiellement combattu la loi en 1978, s'opposa vivement au projet d'ordonnance. Elle énonça les mêmes griefs au sujet des matières facultatives, craignant que les écoles professionnelles, n'étant pas obligées d'en offrir, se dispensçtit de cet effort. Elle regretta que les cours de soutien pour les élèves faibles ne soient pas réglés. Elle se montra toujours opposée à la formation élémentaire, car sa durée indéterminée permet des abus. Loi et ordonnance sont entrées en vigueur le ler janvier 1980
[15].
Un programme national de recherche a été lancé sur le thème «éducation et vie active». Il propose de traiter, en particulier, du développement de la personnalité pendant la formation non académique et des questions d'organisation des institutions. Les résultats de ce programme devront être présentés en 1985 et contribuer à une amélioration de la formation professionnelle dans notre pays
[16].
Du point de vue du chômage des jeunes, la situation suisse s'est un peu améliorée en 1979. Pourtant, il est toujours pénible chez nous de trouver une place d'apprentissage. Les cantons les moins industrialisés sont les plus frappés. Uri est l'un des cas les plus graves, mais la situation est aussi précaire au Tessin, à Neuchâtel et dans le Jura. Les filles, ainsi que les élèves faibles ou étrangers en sont les premières victimes. Le fait que la formation élémentaire s'étend maintenant à des adolescents pourtant capables d'être mieux instruits en est une conséquence
[17].
Plusieurs
initiatives cantonales, soutenues par divers milieux, visaient à remédier à cet état de choses. On proposait, en particulier, la création d'ateliers d'apprentissage d'Etat. Ce fut le cas à Zurich, où 8800 signataires demandaient une loi qui impose au canton de prendre des mesures en vue d'assurer à tous les jeunes une formation professionnelle, et dans le canton d'Un, où «Kritisches Uri» et le PS cantonal entreprirent une même action pour l'ouverture d'ateliers publics. C'est dans ce but également qu'une vingtaine d'organisations de Bâle-Ville lancèrent l'initiative populaire cantonale «formation professionnelle pour tous»
[18]. La Ligue marxiste révolutionnaire proposa aux mouvements de travailleurs et aux organisations de gauche le lancement d'une initiative populaire pour la formation professionnelle. Elle prévoit de créer un nombre suffisant de places d'apprentissage pour les jeunes défavorisés, de donner des possibilités de formation supplémentaires aux autres et d'instituer des cours de recyclage pour les adultes. Selon le texte, la Confédération devrait charger les cantons de mettre sur pied des ateliers d'apprentissage. Le financement serait assuré à 75% par les employeurs selon un impôt représentant 0,5% de la masse salariale
[19].
[15] Consultation : FF, 1979, I, p. 849 et 1298. Texte définitif: RO, 1979. p. 1712 ss. Cf. LNN, 85, 1 1.4.79 (USS); TA, 85, 11.4.79; 24 Heures, 85. 11.4.79; bat., 171. 26.7.79 (PDC); JdG, 262.9.11.79 (PS. PdT et POCH); TW, 301, 24.12.79. Cf. aussi APS, 1977. p. 142 s.; 1978, p. 138 s.
[16] TA, 45, 23.2.79. Cf. infra, Recherche.
[17] gk, 5, 8.2.79; 10, 15.3.79; 24 Heures, 261. 9.11.79. Cf. aussi APS, 1978, p. 119 et 134.
[18] Zurich: TA, 2, 4.1.79. Uri: LNN, 97, 27.4.79. Bâle-Ville: BaZ, 202, 30.8.79. Cf. aussi APS, 1978. p. 139 et infra, part. II, 6c.
[19] Bresche, 138, 11.6.79; 24 Heures, 138, 16.6.79.
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