Année politique Suisse 1984 : Chronique générale / Politique étrangère suisse
Aide au développement
La situation des pays en développement s'est sensiblement dégradée au cours de ces dernières années, consécutivement au ralentissement généralisé de l'activité économique. Les difficultés budgétaires et de balance des paiements rencontrés par la plupart d'entre eux tendent non seulement à paralyser l'investissement, mais à limiter également l'importation de biens de première nécessité. Pour soulager les plus démunis d'entre eux, les Chambres ont voté un nouveau crédit-cadre record de 1,8 milliard de francs au titre de l'aide publique au développement (APD). Ce crédit de programme prévu pour une durée de trois ans devrait permettre de poursuivre le financement des projets de coopération technique et d'aide financière aussi bien bilatéraux que multilatéraux. Il témoigne par ailleurs de la volonté des autorités fédérales d'accroître progressivement le volume de la contribution helvétique calculé en pourcentage du produit national brut (PNB). Avec 0,27% en 1984, notre pays occupe en effet l'avant-dernier rang des pays de l'OCDE. Le nouveau crédit portera la participation de la Suisse à 0,31 % d'ici 1987. A l'exception des nationalistes qui proposaient de le réduire à 1,5 milliard, toutes les formations politiques représentées au parlement l'ont approuvé
[48]. Les Chambres ont en outre transmis au gouvernement une pétition demandant que notre APD se calque rapidement sur la moyenne des pays industrialisés (1984: 0,38%) avec pour recommandation d'agir à l'avenir dans ce sens. Les députés ne se sont toutefois pas prononcés sur le principe de soustraire l'APD des mesures de compressions budgétaires. Le chef du DFAE s'est cependant engagé formellement à maintenir la ligne ascendante des contributions versées
[49].
Par ailleurs, le Conseil fédéral propose au parlement de débloquer un nouveau crédit de programme de 440 millions de francs en faveur de
l'aide humanitaire internationale. Avec 228 millions, l'aide alimentaire se taille à nouveau la plus grande part, devant les contributions aux organisations caritatives (118 millions), aux victimes de catastrophes exceptionnelles (51 millions) et au Corps suisse d'aide en cas de catastrophes (37 millions). Enfin, lors de la deuxième Conférence internationale sur l'assistance aux. réfugiés en Afrique (CIARA II), le chef de la délégation helvétique a annoncé que la Confédération allait accorder une aide supplémentaire au continent africain par une contribution de 1 million de francs à un programme d'urgence du Haut-Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés et à la réalisation de quatre projets de développement. Ce programme spécial comprend des actions médicales et d'approvisionnement en faveur des réfugiés angolais au Zaïre. Quant aux quatre projets de développement, ils ont pour but d'aménager les terres cultivables, d'améliorer l'infrastructure routière et l'adduction en eau potable
[50].
[48] FF, 1984, II, p. 1 ss. ; BO CE, 1984, p. 308 ss. ; BO CN, 1984, p. 1071 ss. Cf. également NZZ, 25.2.84 ; 29.6.84 ; Justitia et Pax, Entwicklung und Menschenrechte, Ethische Kriterien für die Entwicklungszusammenarbeit, Bern 1984. Voir aussi infra, Mesures de politique économique et commerciale en faveur des pays en développement.
[49] BO CE, 1984, p. 1317 ss.; BO CN, 1984, p. 1092 ss. Voir aussi NZZ, 23.5.84; 26.10.84.
[50] Aide humanitaire: FF, 1985, I, p. 149 ss. CIARA II: BaZ, 12.7.84.
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