Année politique Suisse 1984 : Chronique générale / Politique étrangère suisse / Politique économique extérieure
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Institutions multilatérales
Les négociations engagées au sein des institutions multilatérales pour tenter d'accélérer le démantèlement des barrières douanières et des restrictions quantitatives aux échanges se sont poursuivies. L'entrée en vigueur en janvier 1984 de la cinquième des huit tranches des réductions tarifaires prévues au GATT à l'issue du Tokyo Round constitue à cet égard une nouvelle étape dans le renforcement du système multilatéral des échanges. Notre pays a même procédé en juillet à la mise en vigueur de la sixième tranche, prévue initialement pour le début 1985. Cette réduction anticipée représente la contribution de la Confédération aux efforts déployés par l'OCDE en vue de rétablir un climat de confiance dans les échanges internationaux. Le développement du commerce mondial n'en demeure pas moins encore fortement entravé par des obstacles techniques non tarifaires et par un retour au bilatéralisme. Lors de la 40e session des parties contractantes du GATT, les Etats-Unis notamment ont insisté sur la nécessité de faire avancer le dossier relatif à la libéralisation des échanges de services [56].
La dynamique du libre-échange instauré en Europe occidentale a reçu une nouvelle impulsion en 1984 par l'affirmation d'une volonté politique commune de resserrer les liens entre les pays de l'AELE et les pays de la Communauté européenne (CE). Réunis pour la première fois depuis la conclusion des accords de libre-échange en 1972 à Luxembourg, les ministres des Etats membres des deux groupes ont fixé les lignes directrices de la future coopération économique en Europe. Le document adopté au terme de la réunion confere ainsi une certaine importance à l'harmonisation des normes et à la suppression des obstacles non tarifaires aux échanges. Le texte va cependant au-delà de la simple création d'un grand marché européen homogène pour les produits industriels. Il postule notamment la promotion d'une collaboration accrue entre la CE et l'AELE dans des domaines aussi variés que la recherche et le développement, l'environnement et la protection des consommateurs. A la suite du sommet de Luxembourg, diverses mesures destinées à convertir les déclarations de principe en actions concrètes ont été approuvées. A l'occasion de la conférence ministérielle de l'AELE à Visby (Suède), les pays membres ont arrêté un programme de travail portant sur des questions telles que les obstacles techniques, les règles d'origine, les formalités douanières et les aides gouvernementales accordées aux producteurs nationaux. Au cours de ces deux réunions, la Suisse a entre autre plaidé en faveur d'une suppression totale des subventions destinées aux crédits à l'exportation [57].
 
[56] RO, 1983, p. 1715 ss. et 1984, p. 616 ss. JdG, 21.2.84; Ww, 9, 1.3.84; NZZ, 10.3.84; 29.11.84; 1.12.84 (40e session). Voir aussi B. Bondy, Protektionismus. Herausforderung der achtziger Jahre, Zürich 1983. Cf. APS, 1978, p. 70; 1979, p. 80; 1982, p. 68.
[57] Déclaration de Luxemburg: NZZ, 6.4.84; Bund, 9.4.84; presse du 10.4.84; cf. APS, 1972, p. 36 s. Réunion de Visby: NZZ, 21, 23, et 25.5.84. Voir aussi NZZ, 10.3.84; 31.3.84; 7.11.84; 22.12.84.