Année politique Suisse 1986 : Politique sociale / Population et travail
 
Mouvement démographique
Suite à la bonne situation conjoncturelle persistante, l'emploi s'est accru dans presque toutes les branches de l'économie. Sur le front du chômage, l'amélioration constatée depuis un an s'est confirmée avec une baisse du taux de chômage. L'objectif principal de la politique des syndicats est toujours de réduire et d'aménager le temps de travail au profit des travailleurs. De nombreuses réductions de la durée du travail ont été réalisées par le biais des conventions collectives. Au niveau parlementaire, les débats ont porté sur la révision partielle de la loi sur la durée du travail et sur l'initiative parlementaire sur le droit de grève.
La population suisse s'est accrue de 38 300 personnes en 1986 pour s'établir à 6 523 100 habitants. Selon l'Office fédéral de la statistique (OFS), il s'est agi là de la plus forte augmentation enregistrée depuis 1973. Cet accroissement du mouvement démographique a résulté à la fois d'un excédent de naissances sur les décès de 15 800 unités et d'un gain migratoire de 22 500 personnes. Amorcé en 1978, le mouvement de hausse des naissances s'est poursuivi en 1986 pour atteindre le chiffre de 76 000 enfants nés vivants. Cette légère reprise ne reflète cependant pas un changement de tendance, mais s'explique par le fait que les femmes nées dans les années du «babyboom» mettent au monde leurs premiers enfants, a expliqué l'OFS.
Les dernières données relatives à la structure des classes d'âge n'ont fait que confirmer ce que d'aucuns avaient déjà relevé: la Suisse évolue vers un vieillissement toujours plus prononcé de sa population. A l'instar de celle des autres pays industrialisés d'Europe occidentale, elle est touchée par une chute du taux de natalité (rapport entre le nombre des naissances et le chiffre de la population pour une période déterminée). Le nombre des jeunes de moins de 20 ans diminue d'environ 20 000 individus par an depuis 1974. La baisse a été de 20 500 ou 1,3% en 1986. Inversément, le nombre des personnes âgées de 20 à 65 ans a passé de 3,6 millions en 1971 à près de quatre millions en 1986. En raison des incessants progrès réalisés dans le domaine médical, le taux de mortalité (rapport entre le nombre des décès et le chiffre de la population) a continué de régresser, entraînant une augmentation de l'effectif des personnes âgées de plus de 65 ans. Si cette évolution persiste, seule une nouvelle conception de la politique d'immigration sera susceptible de rajeunir la population helvétique [1].
Les statistiques relatives au mouvement démographique seront réglementées dès 1987 par voie d'ordonnance, après que l'on se soit jusqu'ici contenté des directives du chef du DFI, soumises à l'approbation du Conseil fédéral. Des éléments juridiques, mais davantage encore des considérations inhérentes à la protection des données, ont incité le gouvernement à arrêter cette décision [2].
 
[1] La Vie économique, 60/1987, p. 1*. Cf. aussi F. Höpflinger, Bevölkerungswandel in der Schweiz, Grüsch 1986 et Annuaire statistique de la Suisse, Berne 1986 ainsi que JdG et NZZ, 7.3.87. Vieillissement : JdG, 25.10.86. Voir aussi infra, part. I, 7c (Assurance-vieillesse et survivants).
[2] RO, 1986, p. 1362 ss. Pour la protection des données cf. supra, part. I, 1b (Grundrechte).