Année politique Suisse 1986 : Politique sociale / Population et travail
Salaires
Les résultats de l'enquête sur les salaires et traitements, effectuée au mois d'octobre 1986 par l'OFIAMT, ont traduit pour la période d'octobre 1985 à octobre 1986, une augmentation moyenne de 3,6% du gain des travailleurs. Compte tenu du renchérissement annuel de 0,4%, les gains ont ainsi progressé de 3,2% en termes réels. L'enquête a toutefois laissé apparaître des différences d'une branche économique à l'autre. Dans l'industrie et les arts et métiers, la majoration a dépassé la moyenne, atteignant 3,8%, alors que dans la construction, elle était restée à 3 %. Dans le secteur des services, elle a correspondu à la moyenne du taux d'augmentation, soit 3,6%. Dans l'ensemble, les salaires des femmes ont progressé davantage que ceux des hommes: 4% contre 3,5% pour les ouvriers. Dans la catégorie des employés, les traitements mensuels se sont accrus d'une année à l'autre de 3,8 % chez les femmes et de 3,5 % chez les hommes. L'OFIAMT a également procédé à une enquête sur la rétribution dans l'industrie hôtelière. Les résultats ont laissé apparaître une augmentation de 2,6% en une année. Compte tenu du renchérissement de 0,5% entre juillet 1985 et juillet 1986, la progression correspond à une augmentation des gains de 2% en termes réels. L'accroissement des gains du personnel masculin, d'une année à l'autre (2,9%) était dans l'hôtellerie un peu plus prononcé que celui des gains du personnel féminin (2,3%)
[13].
Grâce à une situation économique favorable, les négociations salariales entreprises dans le courant de l'année, laissaient présager pour 1987 une faible augmentation générale des salaires, toutefois plus prononcée dans certaines branches. C'est ainsi que la plupart des travailleurs en Suisse pouvaient espérer pour l'année suivante une complète adaptation au renchérissement ainsi qu'une hausse réelle des salaires. Pour l'USS, cette dernière devait se monter à 5 %, non seulement en raison de la situation économique suisse, mais aussi et surtout par souci de compensation du fait que les syndicats, selon elle, s'étaient vus grugés en 1985. Les milieux patronaux, quant à eux, ont soutenu le principe des augmentations individuelles de salaires qui permet, à leur sens, de protéger les entreprises des démissions des cadres et supprime le nivellement des salaires. Dans les secteurs spécifiques, les syndicats ont tous exigé, outre l'adaptation complète au renchérissement, une augmentation des salaires réels variant entre 1 et 4%
[14].
[13] La Vie économique, 59/1986, p. 758 ss. (salaire) et p. 810 (hôtellerie). Egalité des salaires cf. Revue syndicale suisse, 78/1986, p. 141 ss. Voir aussi A. Campiche, L'égalité de rémunération entre travailleurs masculins et féminins, Mauraz 1986.
[14] Dans l'industrie des machines, la FTMH a exigé, outre une indexation complète des salaires au renchérissement, une augmentation des salaires réels de 3 à 4%, les accords déjà conclus se limitant toutefois à un pourcentage compris entre 1,5 et 3%. Les travailleurs de l'industrie métallurgique ont obtenu, quant à eux, une augmentation salariale de 2 %. Les syndicalistes des secteurs textile et chimique ont exigé, eux, des augmentations de salaires réels de respectivement 3 et 3,5%. La FOBB a formulé la même revendication que celui du textile. Les milieux patronaux ont soutenu le principe des augmentations individuelles des salaires qui peut selon eux, protéger les entreprises des démissions de cadres et empêcher le nivellement par le bas (Bund, TA, TW, 25.11.86 ; USS, 37, 3.12.86; NZZ, 13.12.86). Pour le problème de la politique des salaires cf. SAZ, 43, 23.10.86.
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