Année politique Suisse 1987 : Chronique générale / Politique étrangère suisse
 
Principes directeurs
La politique étrangère suisse concilie trois objectifs globaux, si l'on se réfère aux déclarations du secrétaire d'Etat Edouard Brunner. Premièrement, elle devrait rechercher l'équilibre et la mesure dans sa stratégie. Deuxièmement, notre politique étrangère devrait axer ses efforts sur les droits de l'homme par le biais de négociations ponctuelles. Enfin, elle devrait davantage s'impliquer et agir dans l'aide humanitaire et dans la coopération au développement [1].
A ce titre, et dans le domaine du désarmement, elle ne doit pas exclusivement miser sur la dénucléarisation totale de l'Europe. En Suisse, cette optique semble partagée puisqu'une initiative suisse pour la paix a été lancée par un groupe issu du mouvement suisse pour la paix. Elle vise à élaborer un article constitutionnel qui axerait les politiques helvétiques étrangère et de sécurité sur le désarmement et la paix mondiale. Dans cet esprit, la Confédération devrait oeuvrer à l'interdiction de toute arme atomique, biologique ou chimique, à l'instauration de procédures obligatoires visant au règlement pacifique des différends et à l'affectation des ressources ainsi disponibles au développement des pays pauvres. Parmi ses adversaires, on relève paradoxalement la présence du Conseil suisse de la Paix, qui estime le texte trop flou et trop concentré sur le seul désarmement [2].
 
[1] JdG, 21.11.87.
[2] FF, 1987, III, p. 765 ss.; Conseil suisse de la paix: Friedenszeitung, Juni 1987, p. 7; presse du 19.5.87.