Année politique Suisse 1987 : Chronique générale / Politique étrangère suisse / Relations économiques extérieures
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Commerce extérieur suisse
Si l'expansion conjoncturelle s'est affaiblie en Suisse en 1987, la conjoncture intérieure s'est bien maintenue. Les importations ont augmenté de 1,9% en valeur nominale par rapport à 1986, pour se chiffrer à 75,17 milliards de francs. Les exportations helvétiques, bien qu'ayant subi de fortes ,variations en cours d'année (-2,2% en terme réel au premier semestre, +5,3% au second), ont finalement connu une légère croissance en terme nominal de 0,4% et se sont élevées à 67,47 milliards de francs [60]. La stagnation des exportations a donc été compensée par une conjoncture intérieure favorable, la croissance réelle s'élevant à quelque 2%, contre 2,5% en 1986 [61]. Malgré une amélioration des termes de l'échange, consécutive à une forte appréciation du franc suisse et à une baisse des prix du pétrole et des matières premières, le déficit de la balance commerciale s'est accru de près d'un cinquième en 1987 pour se chiffrer à 7,69 milliards de francs [62].
Selon les branches, les exportations de produits chimiques, de machines et de métaux ont connu l'expansion en volume la plus importante (+1,8%, +1,3%, +1,7%), alors que celles des textiles régressaient (-1,1 %). L'horlogerie a atteint un niveau record, ses exportations ayant progressé de 1,6%. Les importations de biens d'équipement et de consommation ont été les plus conséquentes en volume (+10%, +8,1%) [63]; ce qui illustre le bon comportement de la demande intérieure.
Géographiquement, les exportations en direction des pays de l'OCDE non européens ont régressé de 1% par rapport à 1986. Mais si nos ventes aux Etats-Unis (-6,7%) et au Canada (-11,2%) ont diminué, elles ont par contre nettement augmenté à destination du Japon (+18,5%), traduisant la volonté de ce pays de s'ouvrir au commerce mondial. Nos exportations ont globalement progressé vers la CEE (+2,3°/o), fortement à destination de la Belgique-Luxembourg (+12,3%) et du Portugal (+11,9%), mais décru face au Danemark (-9,6%) et à la Grande-Bretagne (-2,8%). Elles se sont également accrues dans les pays à économie planifiée (+2,2%), notamment en Union soviétique (+32,7%). Par contre, elles ont régressé vis-à-vis de l'AELE (-2,0%) – avec une baisse record en Norvège (-15,8%) – et des pays de l'OPEP (-7,8%).
Si les importations suisses se sont bien comportées en 1987, soulignons leur forte progression en provenance d'Afrique du Sud (+156,2%). Elles ont également crû avec la Chine (+28,8%), les pays en développement non producteurs de pétrole (+22,2%), l'AELE (+5,6%) et la CEE (+1,0%). Elles ont stagné avec les Etats-Unis (+0,6%) et se sont réduites avec les pays à économie planifiée (-19,9%) ainsi qu'avec ceux de l'OPEP (-3,4%).
La CEE est restée notre cliente la plus importante puisqu'elle a absorbé 55,7% de nos ventes, l'Allemagne fédérale en totalisant à elle seule 21,3%, devant la France (9,1%) et l'Italie (8,3%). Les pays en développement ont consommé 16,5% de nos exportations, les pays de l'OCDE non européens 14,6%, les Etats-Unis obtenant une part de 8,8%. Mais la CEE a aussi été notre plus gros fournisseur puisqu'elle a constitué 72,1 % de nos importations, la RFA en détenant 34,3% [64].
 
[60] "Rapport sur la politique économique extérieure 87/1+2", in FF, 1988, I, p. 1065.
[61] FF, 1988, I, p. 976 ss.; La Suisse, 20.1.88; NZZ, 2.2.88. Cf. aussi APS, 1986, p. 79.
[62] FF, 1988, I, p. 1063.
[63] FF, 1988, I, p. 1063.
[64] "Rapport sur la politique économique extérieure 87/1+2", in FF, 1988, I, p. 1065; La Vie économique, 1988, no 2, p. 9 ss.