Année politique Suisse 1987 : Chronique générale / Défense nationale
Organisation militaire
Le Conseil fédéral a nommé le commandant de corps R. Binder au poste de chef de l'instruction de l'armée. Il succède ainsi à R. Mabillard qui fut six années durant à la tête du groupement de l'instruction. Réputé pour sa fermeté, son goût de la discipline et sa méfiance à l'égard de la presse, R. Mabillard avait lors de son entrée en fonction vivement dénoncé la réforme Oswald qui avait assoupli les formes militaires. L'ancien chef de l'instruction s'était fixé trois objectifs généraux: la promotion de la résistance physique et psychique, le renforcement de la discipline et de l'ordre et enfin la promotion de la confiance en soi et dans l'armée. Avec le départ de Mabillard, la présence romande dans les hautes sphères de l'armée se trouvera réduite à la portion congrue. Même s'il partage les idées de son prédécesseur au sujet des objectifs et des principes fondamentaux de la formation, il ne fait aucun doute que R. Binder va modifier le style de l'instruction. En effet, il a déclaré vouloir porter l'accent sur la motivation du soldat et sur la formation des instructeurs en privilégiant l'information à tous les niveaux
[3].
Les femmes n'ont pas répondu à l'intense effort de propagande entrepris ces dernières années afin qu'elles s'engagent dans le
Service féminin de l'armée (SFA). Depuis 1982, l'intérêt des Suissesses pour l'armée a baissé continuellement. Alors qu'en 1982 436 femmes avaient accompli une école de recrues, leur nombre est tombé à 354 en 1985. Malgré une vaste campagne de publicité, axée non plus sur le patriotisme comme cela fut le cas auparavant, mais sur l'anticonformisme que constitue pour une femme le fait de s'engager dans l'armée, seules 147 volontaires sont venues étoffer les rangs du SFA en 1987
[4]. Son lancement, chiffré à près d'un million de francs, ne fut pas du goût de tout le monde. La conseillère nationale Fankhauser (ps, BL) a déposé un postulat invitant à mettre fin à cette publicité en faveur du SFA
[5]. Même si l'idée d'un service obligatoire n'entre pas en ligne de compte, la participation des femmes à la défense générale doit, selon le DMF, être améliorée en utilisant et en développant les possibilités offertes par le volontariat du SFA, du service de la Croix-Rouge et de la protection civile
[6].
[3] Presse du 25.6.87. Interview Binder: SGT, 25.6.87 ainsi que L'Hebdo, 29, 16.7.87. Interview Mabillard: JdG, 5.12.87.
[4] Rapp. gest., 1987, p. 243.
[5] Délib. Ass. féd., 1987, II, p. 58.
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