Année politique Suisse 1987 : Infrastructure, aménagement, environnement / Energie / Energie nucléaire
Intimement lié à l'existence ou non d'une politique énergétique nationale, le groupe d'experts, nommé par le Conseil fédéral et chargé des scénarios énergétiques, a connu bien des vicissitudes. Effectivement, peu avant la fin de ses travaux, une indiscrétion a permis à la presse de mentionner les résultats des investigations de la commission alors que ceux-ci étaient encore sous embargo. C'est ainsi que le public a su que les éventualités proposées du scénario de référence, du moratoire et de l'abandon du nucléaire étaient toutes envisageables, même la dernière citée.
Par ailleurs, la démission de trois de ses membres a entaché sa crédibilité ainsi que . celle de son rapport final. Cette atmosphère tendue a été renforcée par les arguments invoqués par les démissionnaires, jugés proches des défenseurs du nucléaire. Deux experts ont récusé les méthodes de travail du groupe et qualifié son rapport final de non scientifique. L'économiste saint-gallois Hans-Georg Graf, tout en acceptant la thèse de la non scientificité, a estimé que les conséquences économiques d'un abandon du nucléaire n'avaient pas été suffisamment étudiées. La commission ne pouvant défendre ses positions, suite à l'embargo pesant sur ses conclusions, le doute quant à la véracité des accusations portées sur son travail a jeté une certaine suspicion sur ses conclusions
[15].
[15] LNN, 21.1. et 25.4.87; JdG, 16.1.88; TA, 20.1.88.
Copyright 2014 by Année politique suisse
Ce texte a été scanné à partir de la version papier et peut par conséquent contenir des erreurs.