Année politique Suisse 1987 : Politique sociale / Population et travail
 
Marché de l'emploi
Si pour l'ensemble de la Suisse le taux de chômage pour l'année 1987 se situait en moyenne à 0,8% (24 673 personnes), il laissait cependant apparaître d'importantes disparités entre les régions et les secteurs de l'économie. Le Plateau et le Nord-Ouest de la Suisse connaissaient le taux de chômage le plus faible, tandis que la situation était nettement plus nuancée dans les cantons romands et au Tessin. La Suisse romande a connu une évolution de l'emploi toujours moins favorable que la moyenne nationale, à l'exception des cantons de Vaud et de Fribourg. Les taux de chômage les plus élevés sont ceux du Tessin (2,4%), du Jura (2,2%) et de Neuchâtel (2,1 %). Au problème de l'emploi dans les régions, s'ajoute celui des mutations structurelles. Ainsi, le secteur secondaire risque de poursuivre sa perte de poids dans l'économie vu la progression persistante de l'emploi dans les services, ce qui aggraverait encore la situation dans les régions déjà les plus défavorisées. Quant à l'emploi global, il a fortement augmenté en raison de la croissance dans le secteur des services et notamment dans les banques, le commerce de détail et les assurances [3].
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Manque de personnel qualifié
Le recrutement de personnel qualifié et la faculté de conserver la main-d'oeuvre dont ils disposent, sont devenus des sujets de préoccupations pour la plupart des employeurs. En effet, un des problèmes les plus aigus auquel est confronté le marché du travail en Suisse est le manque de personnel qualifié. Les statistiques de l'emploi démontrent l'évolution et l'acuité de la question. En 1982, 29% des établissements déclaraient manquer de personnel qualifié. Ce pourcentage était passé à 36% en 1986 pour atteindre 45% lors du troisième trimestre 1987. Cette pénurie croissante de collaborateurs qualifiés affecte en particulier les entreprises bancaires, les arts graphiques, l'industrie horlogère et la construction. De l'avis des experts, cette situation est la conséquence directe des mutations fondamentales qui affectent depuis plusieurs années le monde du travail. L'introduction massive de nouvelles technologies, l'informatisation et le recours progressif à de nouvelles méthodes de management ont considérablement modifié la structure des besoins des entreprises en personnel. En raison des sombres perspectives démographiques énoncées précédemment, seule une généralisation et une intensification de la formation permanente serait en mesure de surmonter les obstacles conjoncturels et structurels auxquels devra faire face le marché de l'emploi en Suisse [4].
 
[3] La Vie économique, 61/1988, no 1, p. 11 ss.; no 2, p. 2 et 10 ss.
[4] Rapp. gest., 1987, p. 309 ss.; presse du 25.8.87. Cf. aussi K. Hug, "Le marché suisse du travail: 1987, année charnière?", in La Vie économique, 61/1988, no 1, p. 11 ss.